France : l’extrême droite menace de voter la censure contre le gouvernement

France : l'extrême droite menace de voter la censure contre le gouvernement. © AFP
L’extrême droite française a menacé mercredi de voter avec la gauche une motion de censure pour faire tomber le gouvernement en cas d’adoption d’un budget qui rognerait le pouvoir d’achat, y voyant une « ligne rouge ».

Le Rassemblement national (RN), le principal parti d’extrême droite, votera la censure contre le gouvernement « si le pouvoir d’achat des Français est amputé » par le budget, actuellement discuté, a prévenu mercredi sa cheffe, Marine Le Pen.

« C’est une ligne rouge. Et si effectivement cette ligne rouge est dépassée, eh bien nous voterons la censure » dans le cas où le gouvernement aurait recours, pour faire adopter son budget, à l’article 49-3 de la Constitution, qui permet d’adopter un texte en force, sans le soumettre au vote, a affirmé la patronne des députés RN sur la radio RTL.

Le vote de cette motion de censure interviendrait dans la deuxième quinzaine de décembre : le gouvernement de coalition de droite et de centre droit de Michel Barnier, qui ne dispose pas de majorité, aura probablement recours au 49.3 pour faire adopter le budget de l’Etat.

Si le RN et la gauche à l’Assemblée nationale (chambre basse du Parlement) votent conjointement cette motion, alors le gouvernement sera renversé.

Le RN n’entend pas déposer ou voter de motion de censure sur les autres textes (fin de gestion de 2024 et budget de la Sécurité sociale) qui pourraient être également adoptés par le 49.3 avant le projet de loi de finances de l’Etat pour 2025, a précisé Marine Le Pen.

Mme Le Pen, qui sera reçue lundi par Michel Barnier comme chaque chef de groupe parlementaire pour discuter du budget, a en particulier jugé « inadmissible » la hausse envisagée des taxes sur l’électricité, mais qui a été supprimée par l’Assemblée en première lecture.

« Taper sur les entreprises, sur les retraités, c’est inadmissible », a-t-elle ajouté.

Les demandes du RN, « c’était de ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, de ne pas alourdir sur les entrepreneurs, de ne pas faire payer les retraités, de faire des économies structurelles sur les dépenses de fonctionnement de l’Etat », a récapitulé la candidate malheureuse à la présidentielle.

« Or, nous n’avons pas été entendus, nous n’avons même pas été écoutés », a-t-elle déploré.

Le gouvernement de Michel Barnier a été nommé en septembre à la suite d’élections anticipées au cours de l’été, après la dissolution de la chambre basse par le président Emmanuel Macron.

Le scrutin a débouché sur une Assemblée fragmentée en trois blocs irréconciliables: la coalition de gauche NFP, arrivée première aux élections mais absente du gouvernement, le centre droit macroniste, et l’extrême droite de Mme Le Pen.

Avec AFP

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