Macron et la fin d’un mythe : quand la France piétine ses valeurs, l’Afrique relève la tête

Le président syrien Ahmed al-Charaa et Emmanuel Macron à l’Élysée, mercredi 7 mai. © DR

Une diplomatie en ruine, un État sans boussole morale

Ce 7 mai 2025, Emmanuel Macron a accueilli à l’Élysée Ahmad al-Charaa, ancien chef djihadiste syrien, figure centrale d’un mouvement issu de l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et toujours visé par une interdiction de voyager émise par les Nations unies. Ce geste, d’une portée symbolique immense, marque un basculement. Ce n’est plus seulement une faute diplomatique, c’est une trahison ouverte des principes que la République française prétend incarner depuis des siècles.

Comment un État qui se proclame défenseur des droits de l’homme et des libertés fondamentales peut-il dérouler le tapis rouge à un homme lié à des exactions, des massacres, des persécutions documentées ? Que reste-t-il de la France des Lumières, de celle du Conseil national de la Résistance, de celle qui prétendait parler au nom de l’universel ? Rien, ou presque. À la place, nous avons une diplomatie désincarnée, flottante, prête à pactiser avec l’ombre au nom d’intérêts stratégiques qui masquent mal la perte d’autorité morale.

Sous couvert de « transition politique » ou de « stabilité régionale », Emmanuel Macron renie l’essence même de la République. En quelques années, il aura vidé de leur substance les grands principes qui faisaient encore tenir debout l’image de la France à l’international. Aujourd’hui, ce n’est plus une puissance morale que l’on voit à Paris, mais un État errant, sans boussole, incohérent dans ses alliances, vacillant dans ses discours, isolé dans sa posture.

Mali, Burkina, Niger : l’Afrique debout face à l’indignité

Et pendant que la France tend la main à des figures de la violence, elle n’a de cesse de condamner, d’humilier, et d’isoler les États africains du Sahel qui, eux, ont fait le choix du courage : celui de l’autodétermination. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger n’ont jamais tourné le dos aux principes d’humanité ou de justice. Ils n’ont ni massacré leur population, ni bafoué les lois internationales. Leur seul crime aux yeux de Paris ? Refuser l’ingérence, assumer leur souveraineté, rompre avec une tutelle qui les asphyxiait.

Cette volonté d’indépendance, légitime et salutaire, est devenue insupportable pour une diplomatie française engluée dans son héritage néocolonial. Alors on les accuse, on les caricature, on tente de les faire passer pour des régimes autoritaires et instables, quand ils ne font que revendiquer ce que tout peuple digne attend : le droit de décider pour lui-même. On tente de noircir leur image pour mieux détourner l’attention du naufrage moral qui se joue à Paris.

Mais l’histoire est en train de tourner. L’Afrique, longtemps marginalisée, humiliée, exploitée, ne courbe plus l’échine. Elle parle d’égal à égal. Elle se lève, non pas contre la France, mais contre l’ordre injuste qu’elle représente aujourd’hui. Elle se libère du récit imposé pour écrire le sien, avec fierté, avec clarté, avec dignité.

L’aube des insoumis

Ce basculement révèle une vérité brute : ce ne sont plus les anciens empires qui incarnent les valeurs universelles.

Tandis qu’Emmanuel Macron déconstruit méthodiquement l’héritage moral de la France, des peuples autrefois dominés réhabilitent, par leur résilience et leur lucidité, le sens de la justice et de la responsabilité. Ce qui s’effondre aujourd’hui à Paris, ce n’est pas seulement une diplomatie, c’est une illusion de supériorité.

Et ce qui se construit à Bamako, à Ouagadougou ou à Niamey, ce n’est pas une rupture, mais une renaissance.

Une page de l’histoire se tourne. Le monde observe, et il commence à comprendre que la véritable grandeur ne se proclame pas à la tribune : elle se démontre dans le courage de ceux qui refusent de trahir leur peuple. Et cette grandeur, désormais, se lève du côté de l’Afrique et plus fièrement encore, du côté de ma partie, le MALI.

Manda CISSE

Auteur/Autrice

Également :

Autres articles