Bamako a abrité, ce mercredi 10 décembre, un panel de haut niveau de la presse consacré aux conséquences de la désinformation et des rumeurs sur l’opinion publique nationale. Cette rencontre stratégique était présidée par Alhamdou Ag Ilyène, ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, représentant le Premier ministre.
Organisé conjointement par la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA), le Centre d’Information Gouvernementale du Mali (CIGMA) et la Maison de la Presse, ce panel s’inscrit dans un contexte marqué par une intensification de la guerre informationnelle visant le Mali. À l’ouverture des travaux, le ministre a salué cette initiative, qu’il a qualifiée d’illustration parfaite de la responsabilité partagée entre les institutions publiques, les forces de défense et de sécurité, et les médias face aux défis informationnels contemporains.
Dans une analyse sans complaisance, le ministre Ag Ilyène a décrit une offensive médiatique multiforme, parfois internationale, régionale ou interne, cherchant à déformer la réalité, manipuler l’opinion publique, démoraliser les populations et saper la confiance envers les Forces armées maliennes (FAMa). À cette situation préoccupante s’ajoutent, selon lui, la prolifération de rumeurs, de montages et de fausses informations, notamment sur les réseaux sociaux et dans certains supports médiatiques.
Pour le chef du département de la Communication, la désinformation constitue désormais une arme à part entière, aux effets potentiellement dévastateurs. Dans ce contexte, la presse nationale – qu’elle soit publique, privée, en ligne ou communautaire – se retrouve en première ligne de ce combat pour la vérité.
Rappelant la lutte déterminée menée par les FAMa contre le terrorisme, le ministre a insisté sur la nécessité d’un accompagnement médiatique responsable, professionnel et patriotique. « Une information mal traitée peut fragiliser le pays, tandis qu’une information rigoureuse et contextualisée devient un véritable rempart moral et stratégique », a-t-il souligné.
Le panel visait ainsi plusieurs objectifs majeurs, notamment le renforcement de la résilience informationnelle des journalistes, une meilleure compréhension des enjeux sécuritaires liés à la diffusion d’informations sensibles, ainsi que la clarification du rôle et des responsabilités des médias dans la lutte contre le terrorisme et la désinformation. Autant d’axes qui concourent à la consolidation de la souveraineté médiatique nationale.
Au cours des échanges, journalistes, responsables de médias, communicateurs et experts ont débattu de thématiques clés telles que la communication institutionnelle en temps de crise, le rôle des médias publics, les défis de la presse privée et des réseaux sociaux, la communication opérationnelle en contexte de guerre asymétrique, ainsi que les mécanismes de veille et de riposte médiatique.
Dans son message, le ministre a rappelé que les professionnels de l’information ne sont plus de simples relais, mais de véritables acteurs de la sécurité nationale, des gardiens du narratif national et des protecteurs du moral des populations. Il a exhorté les journalistes à privilégier la vérification, le recoupement et la contextualisation de l’information, face à la tentation de la rapidité au détriment de la vérité.
Au nom du Premier ministre, le ministre Alhamdou Ag Ilyène a enfin appelé la presse malienne à faire bloc contre la désinformation, à porter la voix du Mali avec professionnalisme et patriotisme, et à contribuer activement à la cohésion nationale. Il a réaffirmé l’engagement de l’État à accompagner les médias à travers la formation, la coordination et le renforcement des outils nécessaires à la défense de la souveraineté informationnelle du pays.
