Blonde pour l’occasion, portant une robe à plumes dorées avec des spartiates, l’artiste a chanté aux côtés de la Garde républicaine et a fini sa performance au garde-à-vous, comme ses danseuses.
Aya Nakamura a interprété un medley avec ses tubes « Pookie », « Djadja » et un standard de Charles Aznavour, « For me Formidable », dont on fête cette année le centenaire de la naissance.
Rien de surprenant. « Les rappeurs trouvent leur compte chez Charles Aznavour », assurait à l’AFP en mai un des enfants du chanteur, Nicolas.
« Quelle honte! Aya Nakamura y a pas moyen (en référence aux paroles de « Djadja », NLDR)! L’ouverture des Jeux olympiques est un saccage pour la culture française », a dénoncé sur ses réseaux sociaux Julien Odoul, porte-parole du RN.
L’eurodéputée Marion Maréchal (ex-Reconquête) a pointé sur ses réseaux « l’humiliation de la Garde républicaine obligée de danser sur du Aya Nakamura ».
La performance a en revanche été saluée par le président Macron sur X, assorti du commentaire « en même temps », emprunté au registre utilisé lors de sa première campagne présidentielle et suggérant le rapprochement de deux France, celle de la tradition et celle du métissage.
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie démissionnaire, a aussi fait part de sa satisfaction, postant sur ses réseaux: « Masterclass. Quelle cérémonie ! » avec une vidéo de la prestation de la chanteuse.
– « Nommez un meilleur duo » –
Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, s’est aussi félicité dans un post en anglais « Name a better duo, I’ll wait »: « Nommez un meilleur duo, j’attendrai ».
Aya Nakumura, accusée par ses détracteurs de malmener la langue française, s’est amusée à reprendre la strophe dans « For me Formidable »: « Je ferais mieux d’aller choisir mon vocabulaire/Pour te plaire dans la langue de Molière ».
« Ici, c’est Paris, pas le marché de Bamako ! », lisait-on en mars, au plus fort de la polémique, sur une banderole d’un groupe identitaire relayée sur les réseaux sociaux.
Une enquête pour provocation à la haine en ligne a été ouverte, avec six personnes identifiées et du matériel saisi par la justice française début juillet.
Au moment des attaques de l’extrême droite, Alain Veille, patron de Warner Music France, avait pris la défense de l’artiste sur les réseaux: « Les grands artistes bousculent les codes, dérangent, et façonnent la culture. La haine et le racisme ne nous arrêteront pas ».
Et de dérouler les chiffres de sa réussite: « 7 milliards de streams dans le monde, depuis 5 ans l’artiste féminine française la plus streamée dans le monde, 3 Accor Arena (grande salle de concert à Paris, NDLR) remplis en 20 minutes ».
« Aya Nakamura est dans le top des ventes de 46 pays, c’est un instrument du +soft power+ français et les polémiques indignes n’y changeront rien », a également insisté Alexandre Lasch, responsable du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), lors d’un événement de cet organe représentatif devant les professionnels de la filière musicale.
Avec AFP