A moins de 72h de la fête de fin d’année, l’ambiance est faible à Bamako, la capitale malienne. Dans les marchés, l’effervescence n’est pas au rendez-vous. Les boutiques et les magasins font le plein de marchandises mais sont peu envahis par la clientèle. Contrairement aux années précédentes, l’engouement n’est plus le même. La population crie à la précarité économique et à la cherté de la vie. Du coup, elle opte pour le choix d’aller à l’essentiel.
A Bamako, le réveillon rime avec effervescence. Mais cette année, la fièvre de la fête ne semble pas pour l’instant contagieuse dans la cité des trois caïmans. Conjoncture économique et manque de ferveur pour les fêtes de fin d’année influent négativement sur le rayonnement festif de cette période. Au grand marché, ‘’Raida’’ de Bamako, les boutiques de ventes d’habits sont ravitaillées mais seulement peu de personnes viennent visiter. Globalement, le dénominateur commun est l’absence de ferveur autour de cette fête.
Dans un magasin, les rayons de chemises sont bien garnis. On y trouve toutes les couleurs et toutes les tailles. Les prix varient entre 8 000 et 20 000 FCFA. Non loin de là on trouve les costumes de toutes les variantes dans une étagère face à laquelle se trouvent les chaussures. Tout est fin prêt pour les festivités de la fin d’année. Pour le propriétaire du magasin, malgré son investissement, l’affluence est morose. ‘’j’ai mis mon économie dans cette boutique afin de satisfaire la demande mais malheureusement, les clients ne viennent pas’’. Il se dit même obligé de casser le prix mais ‘’hélas’’ idem.
A quelques encablures de là, on a une boutique de vente de robes, de perruques et de talons hauts, plats et compensés. Le cadre est relativement meilleur pour réserver un accueil chaleureux à la clientèle. A l’entrée un groupe de jeunes tambourine les tam-tams au rythme des chants et des danses. Tous les pas étaient permis pour attirer l’attention des passants. Mais, l’engouement n’était pas à la hauteur de l’énergie fournie. À l’intérieur du magasin, quelques dames errent sans acheter grand-chose. A la sortie, une d’entre elles nous a confié que ‘’ les temps sont durs et les articles chers’’. ‘’A ce rythme’’, elle continue tout en marchant, ‘’Anbe woulou ko sarala’’, une assertion mandingue pour qualifier la cherté de la vie.
La Rue marchande de Bamako.
Installé en plein de quartier d’affaires et administratif, Hamdallaye ACI 2000 précisément sur l’esplanade du palais des sports, la rue marchande est bien à allure de la fête. Initiée par l’association des commerçants de Bamako pour la circonstance, cet espace d’échanges commerciaux est un marché de proximité. Contrairement au grand marché, ici les commerçant se frottent les mains.
Le stand de M.Keita fait face à l’entrée du marché, il vend des habits pour femmes. Il affirme que l’affluence est au rendez-vous. ‘’Alhamdoulillah, chez moi ça va, honnêtement je ne me plains pas. Je vends beaucoup. Par jour je peux vendre entre 100 000 et moins de 500 000 F’’. Il explique que cette affluence est dûe à son emplacement ‘’stratégique’’, qui fait face à l’entrée.
Mais, il n’est pas le seul à souffler une bouffée d’air frais. Moustapha Wagué fait également le même constat. Il se rassure qu’il est en mesure de vendre 5 à 10 costumes de 20 000 à 40 000 FCFA par jour.
Cette année, la fête de fin d’année arrive dans une situation difficile marquée par la situation sociopolitique du Mali.
Adama Tembely/Malikonews.com