RDC : l’aéroport de Goma touché par au moins une « bombe »

RDC : l'aéroport de Goma touché par au moins une "bombe". DR
L’aéroport de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a été touché samedi vers 02H00 (00H00 GMT) par au moins une « bombe », sur fond de combats dans la région contre la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda.

Aucune indication sur les dégâts causés par l’engin ni sur sa provenance n’a pu être fournie dans l’immédiat par les sources ayant fait part de l’attaque.

« Oui c’est vrai, l’aéroport de Goma a été touché par une bombe cette nuit », a dit à l’AFP une source au gouvernorat de la province, sans vouloir être citée plus précisément.

Une source sécuritaire, également sous couvert d’anonymat, évoque de son côté « deux bombes » ayant touché l’aéroport, mais qui n’ont « pas fait de dégâts » selon elle.

« Des experts sont sur les lieux pour vérifier l’origine des tirs », a-t-elle précisé.

Dans la nuit, les habitants, dont un correspondant de l’AFP, ont entendu deux fortes détonations.

Le Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose le M23 (« Mouvement du 23 mars »), appuyé par des unités de l’armée rwandaise, à l’armée congolaise associée notamment à des groupes armés dits « patriotes » et à deux sociétés militaires privées étrangères.

Plusieurs milliers de soldats et de miliciens sont engagés, ainsi que de l’artillerie, des avions de chasse Sukhoï-25 et des drones.

– Mini-Sommet –

Le M23 est une rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et s’est emparée depuis de vastes pans du territoire du Nord-Kivu.

Son chef-lieu Goma, agglomération de plus d’un million d’habitants, calée entre le lac Kivu au sud et la frontière rwandaise à l’est, est actuellement pratiquement coupée de toutes ses voies d’accès terrestres vers l’intérieur du pays, au nord et à l’ouest.

La RDC accuse le Rwanda et ses « supplétifs » du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l’Est congolais. Le M23 affirme de son côté défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des « terroristes ».

Il y a une dizaine de jours, les combats se sont intensifiés au niveau de Sake, cité stratégique du territoire de Masisi située à une vingtaine de km à l’ouest de Goma.

Aucun chiffre officiel n’a été donné, mais selon diverses sources, il y a eu des dizaines de morts et blessés, civils et militaires.

Jeudi, l’armée sud-africaine a annoncé que deux de ses hommes, intégrés dans une force régionale d’Afrique australe qui vient de se déployer dans la région, avaient été tués et trois autres blessés.

Les initiatives diplomatiques lancées pour régler la crise n’ont jusqu’à présent rien donné.

Un mini-Sommet sur la situation dans l’est de la RDC, réunissant plusieurs chefs d’Etat africains, s’est tenu vendredi soir à Addis Abeba en marge du Sommet de l’Union africaine.

Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a été largement réélu pour un deuxième mandat le 20 décembre, après une campagne au cours de laquelle il a menacé de déclarer la guerre à Kigali et comparé le président rwandais à Adolf Hitler et à ses « visées expansionnistes ».

Avec AFP

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