Présidentielle ivoirienne : quatre figures de l’opposition définitivement exclues de la course

L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. © AFP

Quatre figures de l’opposition en Côte d’Ivoire sont exclues de la liste électorale définitive et ne pourront  pas être candidates à l’élection présidentielle d’octobre, selon le document publié par la Commission électorale indépendante (CEI), mercredi.

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition) Tidjane Thiam, a été radié en avril après une décision de justice remettant en cause sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur la liste.

L’ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ancien Premier ministre, désormais en exil, Guillaume Soro, sont quant à eux radiés de cette liste depuis plusieurs années en raison de condamnations judiciaires et n’ont pas été réintégrés.

Aucun de ces quatre candidats ne pourra se présenter à l’élection présidentielle, ni même voter.

Lundi, lors d’une conférence de presse, le président de la CEI, chargée d’organiser les élections, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a affirmé qu’aucune révision de la liste n’aura lieu avant le scrutin du 25 octobre.

Depuis des mois, les principaux partis d’opposition demandent une telle révision et la réintégration des candidats exclus.

Mais selon M. Kuibiert Coulibaly, la procédure prend « en moyenne 6 à 7 mois » ce qui la rend impossible sans « compromettre la tenue de l’élection du président », le 25 octobre.

Il a appelé au respect des décisions de justice pour « clore tout désaccord » et faire de la Côte d’Ivoire « un Etat de droit ».

Lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020, une révision de la liste électorale avait été effectuée en juin.

La liste électorale définitive comporte cette année 8,7 millions d’électeurs dans ce pays qui compte une forte population immigrée et dont près de la moitié de ses 30 millions d’habitants a moins de 18 ans.

– Thiam saisit l’ONU –

Mardi soir, le PDCI a annoncé que son président, M. Thiam, avait « saisi le Comité des droits de l’homme des Nations Unies ».

Le parti « renouvelle son appel à la communauté internationale pour s’investir conséquemment pour l’organisation d’une élection présidentielle juste, en octobre 2025, qui soit inclusive, transparente et sans discrimination ».

« Les conditions des élections ne sont pas réunies pour que nous ayons des élections tranquilles, pacifiques », a déclaré Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première dame, candidate déclarée et éligible pour la présidentielle.

« Il faut que le gouvernement s’engage dans une discussion avec l’opposition. Nous n’accepterons pas un passage en force », a-t-elle ajouté.

L’opposition dénonce régulièrement le manque d’indépendance de la CEI ce à quoi l’institution répond n’être « inféodée à aucune chapelle politique ».

Les partis de MM. Thiam et Gbagbo ont suspendu depuis avril leur participation aux instances de la CEI.

Les autorités récusent de leur côté toute intervention politique dans le processus électoral, assurant respecter des décisions prises par une justice indépendante.

Le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, ne s’est pas encore prononcé sur une possible candidature à un quatrième mandat.

Son parti, le RHDP, tiendra un congrès les 21 et 22 juin et devrait lui demander de se présenter.

Avec AFP

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