La peur est aujourd’hui l’arme la plus redoutable entre les mains des ennemis du Mali. Qu’elle repose sur des menaces réelles, attaques contre des sites industriels ou des cars de transport ou qu’elle soit nourrie par des rumeurs exagérées, comme ces prétendues offensives terroristes à Bamako, elle agit tel un poison lent. À travers des vidéos manipulées, des émissions étrangères alarmistes et des discours démagogiques, certains cherchent à semer la panique et à déstabiliser notre nation.
L’objectif est clair : créer l’instabilité au sommet de l’État et miner la cohésion nationale. Les groupes terroristes ne sont pas seuls dans cette entreprise ; ils trouvent des relais parmi certains anciens responsables politiques en exil, des dignitaires déchus ou encore des voix religieuses extrémistes. Tous convergent vers un même but, faire tomber la Transition pour reprendre le pouvoir, quitte à pactiser avec ceux qui menacent notre souveraineté.
Mais que gagnerait le Mali à céder à la peur ? Rien, sinon le risque d’un régime autoritaire imposé par la violence, où les libertés individuelles seraient sacrifiées au nom d’une prétendue charia. En cela, les ennemis de la Transition deviennent les ennemis du peuple tout entier.
Préserver la cohésion nationale et contrer les effets économiques de la peur
Le Mali, État laïc profondément enraciné dans des valeurs de tolérance et de vivre-ensemble, refuse de céder au spectre d’une guerre civile. Bien que notre pays ait été éprouvé par des tensions communautaires, notamment autour de la question Peuls, Dogons, Touaregs ou encore Bambaras, ces tentatives de division sur des bases ethniques ont échoué face à la résilience du peuple malien. Toutefois, le risque de fracture demeure si la peur continue d’orienter les comportements et d’alimenter les méfiances. Les groupes terroristes exploitent ces lignes de faille, attisant les divisions entre communautés, confessions et traditions, dans le but délibéré de briser l’unité nationale et de semer le chaos.
L’harmonie sociale doit rester notre bouclier. Nous devons refuser la stigmatisation, le repli et la haine. Aucun peuple ne triomphe dans la division.
La peur n’est pas seulement politique ou psychologique, elle a aussi un coût économique. Quand les investisseurs doutent, quand les entrepreneurs hésitent et quand les citoyens cessent de consommer, c’est la croissance qui s’effondre. L’incertitude, en s’installant durablement dans les esprits, alimente les tensions et accentue les fractures sociales, économiques et politiques, contribuant ainsi à l’enlisement de la crise.
Certains discours, qui dénigrent systématiquement les efforts des autorités de la Transition, participent à cette spirale. En sapant la confiance du peuple et celle de nos partenaires extérieurs, ils fragilisent encore davantage le pays. Lorsque les ambassades étrangères recommandent à leurs ressortissants de partir, c’est souvent parce que nous-mêmes avons cessé de croire en notre propre stabilité.
Résister, s’unir, construire
Dans ce climat, la désinformation et les rumeurs deviennent des armes plus puissantes que les fusils. Les ennemis du Mali veulent que nous doutions de tout : de nos dirigeants, de notre armée, de notre avenir.
C’est dans ce contexte que le Président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, lors de l’inauguration de la deuxième unité de lithium, a rappelé avec force que « les terroristes veulent faire peur aux Maliens. Puisque la peur n’empêche pas la mort, ne tombons pas dans le piège des terroristes ». Sous son leadership éclairé, les forces de défense continueront de jouer un rôle crucial en protégeant le pays et en menant la lutte contre le terrorisme, permettant ainsi aux autorités de guider la nation vers des solutions constructives plutôt que destructrices.
Face à la peur, une seule réponse s’impose ; la lucidité et l’unité. Gérer la peur, c’est refuser la manipulation, c’est analyser les faits, rester solidaires et continuer à bâtir le Mali sur la vérité et la dignité.
Aujourd’hui plus que jamais, le Mali a besoin de courage, pas de peur.
Manda CISSE



