Aujourd’hui, au Mali, il est indéniable que les réseaux sociaux sont devenus des espaces de libre expression parfois chaotiques. Le Procureur Adama Coulibaly a frappé fort en rappelant à la société malienne les frontières à ne pas franchir. Dans un communiqué publié par le Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité, un organe de la Cour d’appel de Bamako, il dénonce fermement la prolifération des comportements nuisibles et dégradants qui prennent racine sur les plateformes numériques.
Les dérives à l’ère des réseaux sociaux : Un défi pour notre société
Les réseaux sociaux, censés être des espaces d’échanges et de communication, ont peu à peu viré à la dérive. À travers des plateformes comme TikTok, Instagram, Telegram, WhatsApp, ou encore Snapchat, certains n’hésitent plus à promouvoir des pratiques déviantes. Vente de produits liés à la sexualité, publicité pour des substances non autorisées, ou encore organisations de réseaux de proxénétisme : ces comportements ont envahi l’espace numérique, et avec eux, l’angoisse de voir la société s’effondrer sous la pression de l’appât du gain.
Le constat est sans appel : les réseaux sociaux sont devenus, pour certains, un terrain de chasse où l’éthique et la morale se voient sacrifiées sur l’autel de la recherche effrénée de l’argent. Le pire dans cette affaire est que des individus, parfois sans scrupules, exploitent ces plateformes pour faire prospérer des mensonges et des pratiques malsaines. Entre la multiplication des charlatans et les pseudo-coachs, dont l’unique ambition est de tirer profit de la vulnérabilité des jeunes et des citoyens en général, le danger est grand.
Le communiqué du Procureur Coulibaly, par la fermeté qu’il incarne, s’apparente à un cri de ralliement pour rétablir l’ordre, la dignité et la vérité. Il rappelle que les plateformes numériques, loin d’être un terrain de non-droit, sont soumises aux lois du Mali. Ces rappels sont bien plus qu’un simple cadre juridique : ils sont une question de survie sociale.
L’honneur et la Loi : Un retour aux valeurs
Le communiqué du Procureur Coulibaly fait une mise en garde sans équivoque. Les plateformes numériques, loin d’être un espace de liberté totale, doivent respecter des normes strictes. L’article 512-53 du Code pénal est particulièrement clair : quiconque fabrique, vend, ou distribue des objets contraires aux bonnes mœurs encourt des peines sévères allant de 1 à 7 ans de prison et une amende pouvant atteindre 10 millions de francs CFA. Les autres articles du Code pénal, relatifs à l’incitation à la débauche ou encore au proxénétisme, viennent renforcer cette volonté d’assainir un cyberespace devenu trop perméable à toutes sortes de dérives.
Il s’agit là d’un retour à la dignité malienne et à l’honneur de notre société. Au Mali, l’amour démesuré de l’argent, souvent au détriment de nos valeurs fondamentales, a conduit une partie de la jeunesse à se perdre dans des activités honteuses et inutiles. Mais cet état de choses doit prendre fin. Il est de la responsabilité de l’État de garantir que l’accès au numérique ne devienne pas un piège où la dignité humaine serait continuellement bafouée.
Une responsabilité collective : Préserver l’éducation et la sécurité sanitaire
Le combat pour une société plus saine et plus respectueuse des valeurs maliennes n’est pas l’affaire d’un seul acteur. C’est une responsabilité partagée. Les parents doivent reprendre en main l’éducation de leurs enfants et leur apprendre à naviguer de manière responsable sur le web. Les influenceurs, figures de proue de la jeunesse, doivent incarner des modèles et non des vulgaires opportunistes. Les plateformes elles-mêmes ont un rôle à jouer en filtrant les contenus qui violent les principes fondamentaux de notre société. Quant aux citoyens, ils doivent alerter et prendre conscience de l’importance de signaler les dérives.
Je ressens un besoin profond de soutenir l’action du Procureur Adama Coulibaly, dont l’initiative marque un tournant crucial pour le Mali. Une position aussi claire et ferme faisait défaut dans notre société, et elle est plus que nécessaire. Comme le souligne le Procureur, l’avenir du Mali se trouve entre les mains de sa jeunesse. Une jeunesse perdue, sans repères, constitue une menace pour l’ensemble du tissu social, pour la stabilité du pays et même pour sa sécurité sanitaire. Il est donc urgent d’agir.
Dans son communiqué du 29 avril 2025, le Procureur Adama Coulibaly ne se contente pas de réagir face aux dérives des réseaux sociaux, il pose un acte fondateur dans la volonté de l’État malien de rétablir un ordre numérique conforme aux lois, aux principes de dignité et aux valeurs profondes du pays. Ce communiqué n’est pas un avertissement, mais un appel clair à la responsabilité collective et à la sauvegarde de notre patrimoine moral.
Il est grand temps de comprendre que la modernité, loin d’être une excuse pour pervertir les mœurs, doit être un levier pour renforcer et promouvoir nos valeurs. Le numérique doit devenir un outil au service de l’éducation, de la croissance économique et de la sécurité, et non un terrain où règnent l’anarchie et la dégradation des principes. Le Mali ne peut plus se permettre de tolérer l’impunité qui gangrène ses réseaux sociaux ; bien au contraire, il doit devenir un modèle de souveraineté numérique.
L’initiative du Procureur est donc un signal fort, un témoignage que l’État malien, à travers toutes ses institutions, est résolu à préserver l’honneur, la dignité et l’intégrité de ses citoyens, et tout particulièrement de sa jeunesse.
Manda CISSE