Occupation illicite du collecteur « Molobalini » : une négligence qui conduit chaque année à l’Inondation des citées Somapim et CAN 2002 de Sotuba

Collecteur « Molobalini » en commune 1 du district de Bamako. © DR

Suite aux fortes pluies des dernières années, les cité Bel Air et CAN 2002  sont gravement inondées, laissant de nombreuses maisons endommagées et des résidents désemparés. Cette situation qui perdure depuis plus d’une dizaine d’années a conduit à l’abandon de plusieurs maisons dont celle de son Excellence Abou Raba (ancien ambassadeur de la Palestine communément appelé doyen des ambassadeurs). Plusieurs enquêtes ont révélé que l’inondation est le résultat direct de l’occupation illicite d’un collecteur d’eau essentiel au drainage des eaux pluviales de la commune 1.

Constructions illégales

Le collecteur incriminé, « Molobalini », qui traverse plusieurs secteurs de la commune 1 , a été bloqué et dévié de son cours par des constructions illégales, érigées à des fins personnelles par un entrepreneur de la place. Ces obstacles ont entravé l’écoulement naturel des eaux, provoquant une accumulation qui a fini par déborder dans les rues des cités Somapim et CAN 2002, endommageant la voirie et menaçant la sécurité des habitants.

« Manque de vigilance » de la part des autorités municipales

Les résidents des deux citées, expriment leur frustration face à ce qu’ils décrivent comme un « manque de vigilance » de la part des autorités municipales. « Cela fait des années que nous avons signalé ces constructions illégales autour du collecteur, mais rien n’a été fait », déclare un riverain, visiblement en colère. Pour nous narguer, continue un autre,  » le même entrepreneur a érigé un mur en béton pour protéger ses bâtiments, accentuant ainsi le niveau de l’inondation « . Comme si tout cela ne suffisait pas, le propriétaire des entrepôts a, à l’unique entrée de la cité Somapim, construit une dalle en béton dont le niveau supérieur à celui de la cité Somapim crée une retenue d’eau devenue un lac artificiel en période de crue.  Ces différentes négligences administratives devaient avoir des répercussions pour les responsables mais rien pendant plus d’une décennie.

Surpopulation et le manque de régulation efficace

Le drame des deux citées souligne malheureusement un problème systématique auquel de nombreux quartiers font face : la surpopulation et le manque de régulation efficace sur le développement urbain, conduisent  à ces actes d’occupation illicite. Pourtant les experts ont averti que ces aménagements spontanés et illégaux confortent ces quartiers dans leur vulnérabilité aux inondations .

Le président de la transition le général d’armées Assimi Goita a décidé de frapper fort.

À la suite de ces inondations, le président de la transition le général d’armées Assimi Goita a décidé de frapper fort.

Les appels des populations victimes d’inondations ont été entendus. Une commission nationale a été mise en place, chargée  d’évaluer l’ensemble du réseau d’évacuation des eaux et de démolir les constructions illicites en toute urgence avant le prochain hivernage pour rétablir un écoulement correct.

Au-delà des mesures immédiates, les autorités envisagent une stratégie de gestion de l’ensemble des collecteurs traversant la ville de Bamako. Les urbanistes et les autorités doivent travailler main dans la main pour élaborer des solutions durables et éviter d’autres occupations illicites des sites. Le renforcement des règlements et l’amélioration de la supervision sur l’usage du sol s’annoncent comme des impératifs.

Cette énième intervention du Président de la transition est à la fois salutaire et constitue un rappel alarmant de l’incompétence voire de l’inaction des autorités urbaines pour préserver les infrastructures face aux défis climatiques à venir.

Manda Cissé

Auteur/Autrice

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