Mali : vers une dissolution du parti Sadi, du docteur Oumar Mariko, par la justice ?

Oumar Mariko, président du parti Sadi, en 2018 à Moscou. © Vladimir Gerdo/TASS via Getty Images

Selon des informations relayées par les médias maliens, le mouvement politique la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance – SADI a reçu ce 28 décembre une assignation en justice aux fins de sa dissolution.  C’est suite à une requête du contentieux général de l’Etat. Le motif de cette décision est la récente déclaration du président du parti en exil, le docteur Oumar Mariko concernant la reprise des hostilités entre l’armée et les groupes armés. L’audience est fixée au 08 janvier 2024 au tribunal de grande instance de la commune 1.

En septembre, depuis son exil, le docteur Oumar Mariko avait lancé des piques envers le régime qui l’avait contraint de fuir le pays en 2022, suite à une déclaration sur l’affaire de Moura, ou l’armée malienne et ses partenaires russes avaient été accusés d’avoir exécuté des civils dans cette commune du centre du Mali, entre le 27 et le 31 mars 2022. 

Après la reprise des hostilités ayant abouti à la reprise de la ville de Kidal, Oumar Mariko avait de nouveau mis en cause l’armée malienne : « Le déclenchement de la guerre vient de la junte » 

Militant historique de la souveraineté du Mali et de la démocratie, M. Mariko avait pourtant soutenu le coup d’État de 2012 du capitaine Amadou Aya Sanogo. 

Exil de Oumar Mariko

Dans un discours public en avril 2022, Oumar Mariko avait listé plusieurs exactions présumées de l’armée au Mali et les a jugées « inacceptables », y compris celle de Moura : « Lorsqu’un peuple ne se sent pas libre chez soi, quand un peuple ne se sent pas maître de son destin, une révolution est à faire », avait-il alors lancé. Quelques jours après cette déclaration, il avait reçu une convocation de la gendarmerie, ce qui a été suivi par un communiqué de son parti qui avait affirmé que des hommes armés étaient allés à son domicile et, ne l’y ayant pas trouvé, « ils ont encerclé son domicile et attendent son arrivée pour procéder à son enlèvement ».

La formation politique avait alors dénoncé « les intimidations et les menaces du pouvoir » et a assuré prendre « l’opinion nationale et internationale à témoin sur les dérives autocratiques du régime de la transition ». 

Le parti SADI, dont Oumar Mariko est le président, n’a pas encore réagi à cette assignation en justice.  

Mohamed Camara / Malikonews.com

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