Bénin: l’opposition dénonce l' »inflexibilité » du président sur les détenus politiques

L'opposition au Bénin
L'ancien président Thomas Boni Yayi. DR

L’opposition au Bénin a dénoncé mardi l' »inflexibilité » du président Patrice Talon après qu’il a refusé une loi d’amnistie pour les opposants politiques emprisonnés, proposée la veille lors d’une rencontre avec son prédécesseur Thomas Boni Yayi.

« La grande déception reste la position de Talon sur le sort des exilés et des détenus politiques », a déclaré mardi à l’AFP Judes Akodandé, militant des Démocrates, seul parti d’opposition représenté à l’Assemblée nationale, et présidé par M. Boni Yayi.M. Talon, au pouvoir depuis 2016, avait échangé pour la dernière fois avec son prédécesseur en 2021 pour apaiser des tensions ravivées lors des élections législatives de 2019, dont l’opposition avait été exclue.

Depuis son arrivée à la tête du pays, de nombreux dirigeants d’opposition ont été emprisonnés ou se sont exilés, mettant à mal l’image de démocratie multipartite du pays.

Lors de leur rencontre lundi soir, M. Boni Yayi a proposé à M. Talon de faire voter une loi d’amnistie parlementaire pour les opposants emprisonnés et permettre le retour de ceux en exil.

Mais le chef de l’Etat n’a pas donné suite à cette proposition, a indiqué à l’AFP Eric Houndété, premier vice-président des Démocrates, lors d’une conférence de presse organisée à la fin de l’entretien.

Cette « inflexibilité » présidentielle » affecte notamment le sort de l’opposante et ancienne ministre de la Justice Reckya Madougou, condamnée en décembre 2021 à 20 ans de prison pour « complicité d’actes terroristes », a-t-il regretté.

« Nous avons enregistré avec grande tristesse son refus d’être attentif à nos cris du cœur par rapport à Mme Madougou », a-t-il ajouté.

Mme Madougou avait été interdite de se présenter à l’élection présidentielle de 2021, qui a vu M. Talon remporter un second mandat avec 86% des voix.

La situation des nombreux étudiants arrêtés à l’occasion des violences électorales de 2021 a également été abordée lundi soir.

Patrice Talon et Thomas Boni Yayi se sont en revanche entendus sur le principe d’un audit des fichiers électoraux, demandé par l’opposition.

« Le président de la République a marqué son accord pour qu’un audit de la liste électorale soit diligenté si possible avec d’autres forces politiques », a déclaré M. Houndété.

La prochaine élection présidentielle au Bénin est prévue en 2026.

Avec AFP

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