Trois artistes maliennes ont été incarcérées pour des propos jugés offensants sur les réseaux sociaux.
Trois artistes maliennes, Babani Koné, Mariam Bah et Binguini Bagaga, ont été placées mardi sous mandat de dépôt par le Procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité pour « injures réciproques » et « atteinte aux mœurs », à la suite d’échanges jugés offensants sur les réseaux sociaux. Leur procès est prévu le 4 septembre, a appris APA de sources judiciaires.
Les trois femmes s’étaient publiquement invectivées sur Internet dans des propos et contenus considérés diffamatoires et contraires à la moralité publique. Déjà entendues le 9 juillet par la Brigade spécialisée, elles font désormais l’objet d’une procédure judiciaire formelle en vertu de la loi malienne n°2019‑056 sur la cybercriminalité.
Selon le mandat de dépôt, les autorités s’appuient notamment sur l’article 20, qui sanctionne la diffusion électronique d’écrits ou d’images contraires aux bonnes mœurs, et sur l’article 23, qui punit les injures publiques commises par voie numérique. Les détails des propos et images incriminés n’ont pas été rendus publics.
Les trois prévenues ont des profils distincts. Babani Koné, chanteuse de musique traditionnelle, est une figure respectée de la scène culturelle malienne et de la diaspora. Mariam Bah s’est faite connaître par ses chansons et ses interventions en ligne, souvent polémiques. Binguini Bagaga, elle, est principalement active dans les débats sur les réseaux sociaux.
Cette affaire, largement commentée dans le pays, relance le débat sur les limites de la liberté d’expression sur Internet et sur la responsabilité des personnalités publiques face à leurs propos numériques. Les artistes resteront en détention provisoire jusqu’à leur comparution devant le tribunal en septembre.
Avec Apanews