L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara a été déféré ce mercredi 16 juillet 2025 devant le procureur de la République à Bamako, après deux jours d’auditions à la Brigade d’investigation judiciaire, dans une procédure ouverte pour ses messages de solidarité envers des « détenus d’opinion ».
Après une nouvelle audition ce mercredi 16 juillet 2025 à la Brigade d’investigation judiciaire (BIJ) de Bamako, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a été renvoyé devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Commune 4. Depuis le matin, il était assisté par son conseil, Me Mountaga Tall, dans le cadre de cette procédure ouverte à son encontre.
La veille, le mardi 15 juillet, il avait déjà passé plusieurs heures à la BIJ avant de rentrer à son do micile en soirée, indiquant dans un bref communiqué qu’il restait « serein » et qu’il avait été convoqué pour une nouvelle audition ce mercredi. La convocation découle d’une série de messages de solidarité publiés sur ses réseaux sociaux depuis le début de ce mois suite à des visites qu’il avait entreprises auprès de plusieurs figures incarcérées qu’il qualifie de « détenus d’opinion ».
Ces visites avaient conduit Moussa Mara à rencontrer successivement Mohamed Youssouf Bathily (Ras Bath), Rose « La Vie Chère », Clément Dembélé, Mamadou Traoré dit « Le Roi », Issa Kaou N’Djim, l’imam Bandiougou, ainsi que des militants du Mouvement du peuple malien (MPM) et de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS). Dans un message daté du 4 juillet 2024, il avait écrit : « Nous faisons ces périples régulièrement pour leur signifier notre solidarité. Nous poursuivons des efforts auprès des familles également. Tout cela pour que jamais ne s’éteigne en eux la flamme de l’espoir ».
À l’issue de cette première série de visites, il avait ajouté : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive le plus tôt possible ! »
Ses proches et sympathisants, mobilisés en nombre devant la BIJ et le tribunal ce mercredi, ont assisté aux différentes étapes de la procédure dans le calme.
Ses proches et sympathisants, mobilisés en nombre devant la BIJ et le tribunal ce mercredi, ont assisté aux différentes étapes de la procédure dans le calme.
Le dossier est désormais entre les mains du procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Commune 4, qui doit décider des suites à donner. Selon la procédure pénale en vigueur, il peut demander le classement sans suite s’il estime les faits non constitués, renvoyer Moussa Mara devant le tribunal pour une citation directe, solliciter son placement sous contrôle judiciaire pour qu’il reste à la disposition de la justice, ou saisir le juge d’instruction en vue d’un mandat de dépôt si les faits le justifient. Dans les affaires de ce type, qualifiées de « d’opinion », la pratique observée reste généralement la liberté sous conditions en attendant un éventuel procès.
Apanews