L’écrivain Doumbi Fakoly a rejoint « le monde des ancêtres », ce dimanche 29 septembre, à l’âge de 80 ans, à Paris, a indiqué un membre de son association aux médias.
Doumbi Fakoly est né le 1er janvier 1944 à Kati, une localité située à 15 kilomètres de Bamako. Grandi au Sénégal, il poursuit ses études supérieures en France, où il décrocha un DES en banque. En 1983, de retour en France, il écrit son premier roman « Mort pour la France ». Il est l’auteur de littérature de jeunesse. Son œuvre, des romans et des essais, traite de faits de société comme le sida, la religion, le racisme, etc.
« L’homme, pratiquant de la tradition africaine, banquier de formation, est un écrivain qui s’est consacré à la spiritualité africaine. Il a, jusqu’à sa mort, publié une cinquantaine de livres dont des essais, des récits historiques sur l’Afrique, la fiction romanesque et la littérature », a précisé un membre de son association.
Doumbi Fakoly était le président de l’association « Rassemblement pour la réhabilitation de la religion négro-africaine Maaya », selon certains, « il a fait preuve d’un courage sans égal et d’une ténacité sans pareil. Il exprimait ses idées sans tabou et ne craignait pas d’avoir des contempteurs. »
Qualifié par certains « d’ultra opposant » aux religions « monothéistes », celui qui défendait avec « fierté » la spiritualité africaine, avait l’habitude de déclarer que « la religion n’existe pas. C’est un mot récent inventé par les Romains. Toutes les réalités qu’elle prétend couvrir existaient déjà. Elle n’a apporté aucun enseignement différent et par conséquent, il faut l’effacer au profit de la tradition qui est la seule qui existe. Le mot religion existe pour semer la zizanie, pour tromper les gens. La tradition africaine existe avant toutes les autres traditions ».
Il y a deux ans, alors qu’il avait 78 ans, Doumbi Fakoly avait été arrêté dans une affaire « de propos blasphématoires » tenus par un jeune « kemite » malien à l’égard des musulmans. Il avait publiquement apporté son soutien au jeune homme, et fustigé un communiqué publié par le ministère des affaires religieuses, concernant cette affaire, qualifié, selon lui de « partial ». Cette prise de position lui coûtera une condamnation en février 2023 à une peine de prison de 12 mois dont 8 avec sursis. Depuis sa sortie de prison, l’octogénaire s’était fait rare sur la scène médiatique.
Concernant la crise sécuritaire et le terrorisme dont le Mali fait face depuis plus d’une décennie, ce grand défenseur de la spiritualité africaine, avait maintes fois proposé qu’à côté des interventions militaires, que « les connaissances mystiques africaines soient utilisées pour chasser les groupes terroristes d’Afrique. »
Mohamed Camara / Malikonews.com
