Le Syndicat national des chauffeurs routiers a officiellement déposé, ce lundi 20 octobre, une plainte pour diffamation et trouble à l’ordre public contre Aboubacar Sidiki Fomba, membre du Conseil national de transition (CNT). La plainte a été adressée au Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, après la diffusion d’une vidéo polémique dans laquelle M. Fomba accuse certains chauffeurs de citernes d’être en collusion avec des groupes armés terroristes.
Dans cette vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Aboubacar Sidiki Fomba affirme que certains conducteurs revendraient du carburant à des groupes terroristes, mettant ainsi en danger la sécurité nationale. Des propos jugés « graves et irresponsables » par le syndicat, qui y voit une atteinte directe à l’honneur et à la réputation de l’ensemble des chauffeurs routiers maliens.
Bien que M. Fomba ait présenté des excuses publiques à la suite de l’indignation provoquée par ses déclarations, celles-ci n’ont pas suffi à apaiser la colère des membres du syndicat. « Les excuses ne réparent pas les dégâts causés à la dignité de nos membres et de leurs familles », a déclaré le secrétaire général du syndicat lors d’une conférence de presse tenue à Bamako. Il a également insisté sur la nécessité de « laisser la justice faire son travail pour rétablir la vérité ».
Le syndicat a fermement annoncé qu’il ne compte pas retirer sa plainte, réclamant une réponse judiciaire exemplaire. « Nous ne cherchons pas à nuire à qui que ce soit, mais à défendre l’honneur de milliers de chauffeurs qui travaillent dans des conditions difficiles pour faire tourner le pays », a ajouté un autre responsable syndical.
Cette affaire soulève à nouveau la question de la responsabilité des personnalités publiques dans leurs prises de parole, notamment sur les plateformes numériques, où les propos peuvent se répandre rapidement et causer de lourds préjudices.
Le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité a, de son côté, confirmé avoir reçu la plainte. Une enquête pourrait être ouverte dans les jours à venir pour établir les faits et, le cas échéant, engager des poursuites.
En attendant, les chauffeurs routiers appellent à la solidarité nationale et à la reconnaissance de leur rôle essentiel dans l’économie et la sécurité du pays.
MalikoNews