Mali : La coalition “l’Appel du 20 février” « œuvre » pour un retour à l’ordre constitutionnel

Appel du 20 février
Le coordinateur général de “l’appel du 20 février”, Cheick Mohamed Cherif Koné. DR

Dans son message du nouvel an, le coordinateur général de “l’Appel du 20 février”, Cheick Mohamed Cherif Koné, appelle à un retour à l’ordre constitutionnel normal et s’insurge contre « les dérives autoritaires » des autorités actuelles.

« Nous œuvrons inlassablement et de façon responsable pour le retour à l’ordre constitutionnel », a lancé d’emblée, Chérif Koné. Avant de souhaiter ses vœux ardents pour la nouvelle année 2024, « nous permette de connaître les bienfaits de l’Etat de droit et de la démocratie, auquel nous aspirons, à savoir un Mali uni et solidaire, rayonnant dans la paix, le bonheur, la prospérité, l’harmonie, la concorde, l’entente et plus épanoui dans le concert des nations ».

Dans son message de présentation des vœux, le magistrat radié s’est insurgé contre « la remise en cause unilatérale des acquis démocratiques, de la forme républicaine de l’Etat, et le déphasage grave entre les actes des autorités de la Transition et les missions qui leur sont assignées par la Charte de la Transition. » Et pour lui, elles ont rendu « la situation (du pays) très peu reluisante. »

Il a déploré en effet que l’année 2023 a été « une année de dures épreuves pour notre pays, caractérisées par le recul de la démocratie et la négation du droit, des atteintes graves aux libertés et droits fondamentaux remettant gravement en cause la liberté d’expression, d’opinion, de réunion, d’association dont l’exercice est devenu sélectif ». Et ajoute « si l’insécurité juridique et judiciaire que l’on croyait révolue, a refait surface, le nombre de détenus pour opinions divergentes n’a jamais été aussi ahurissant ».

Radiation de Koné

Chérif Koné avait été démis de ses fonctions de premier avocat à la Cour suprême du Mali en septembre 2021, pour avoir dénoncé la procédure visant l’ancien premier ministre, feu Soumeylou Boubeye Maiga. Il a été ensuite radié de l’ordre des magistrats, le 29 août 2023 par décision du conseil supérieur de la magistrature, en raison de ses prises de positions politiques, en s’opposant aux autorités de la transition, et  de ses sorties médiatiques, dénoncées par le garde des sceaux, comme étant des « fautes professionnelles, disciplinaires ou pénales ».

 « Pour la première fois dans l’histoire du Mali indépendant, des dirigeants et responsables d’un syndicat et d’une association professionnelle de magistrat, ont été arbitrairement radiés pour leur attachement au principe de l’indépendance de la magistrature, aux règles de procédure pénale, voire aux devoirs et serment du magistrat » a estimé Chérif Koné.

Mohamed Camara / Malikonews.com

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