Les dirigeants des pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont élu dimanche le président sierraléonais pour diriger l’organisation, alors que la région fait face à une dégradation sécuritaire et à l’instabilité politique.
« Notre région est à la croisée des chemins », a déclaré le leader sierraléonais Julius Maada Bio en prenant la présidence tournante de la Cedeao, succédant au président nigérian Bola Tinubu, lors d’un sommet organisé à Abuja, la capitale du Nigeria.
L’Afrique de l’Ouest « est confrontée à de graves défis, certains de longue date, d’autres nouveaux et évolutifs », a-t-il jugé. Ces défis incluent « l’insécurité au Sahel et dans les États côtiers, le terrorisme, l’instabilité politique, les flux d’armes illicites et le crime organisé transnational ».
Des coups d’État et tentatives de coups d’État ont touché presque la moitié des pays membres originels de la Cedeao durant la dernière décennie, créant des tensions entre voisins.
Trois pays dirigés par des militaires – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont quitté l’organisation ouest-africaine cette année, créant leur propre bloc, l’Alliance des États du Sahel (AES).
Les jihadistes profitent des relations tendues entre les pays de la région pour gagner du terrain dans le Sahel et autour du lac Tchad.
Ils ont récemment intensifié leurs offensives dans le Sahel, lançant des attaques meurtrières au Mali, des incursions dans de grandes villes au Burkina Faso et infligeant de lourdes pertes à l’armée au Niger.
Le Nigeria, pays hôte, a également subi une hausse des attaques ces dernières semaines, que ce soit contre des villages ou des bases militaires.
Bola Tinubu, le président sortant de la Cedeao, a reconnu dans un discours les « défis rudes et constants qui continuent d’entraver nos aspirations ».
« Parmi eux figurent actuellement les menaces sécuritaires, l’extrémisme violent et d’autres tendances transfrontalières » qui continuent de s’étendre et s’intensifier, a-t-il dit.
Durant les coups d’État qui les ont amenées au pouvoir, les trois régimes militaires sahéliens avaient promis de faire de la sécurité leur priorité.
Mais comme leurs prédécesseurs, elles peinent à contenir l’avancée des jihadistes, qui menacent les pays voisins de la côte ouest-africaine plus que jamais.
Avec AFP