Le président ghanéen achève au Burkina son opération séduction au Sahel

Le président ghanéen achève au Burkina son opération séduction au Sahel. © Présidence du Burkina Faso

Le président du Ghana, John Dramani Mahama, a achevé lundi à Ouagadougou une tournée au Mali, au Niger et au Burkina, trois pays qu’il espère convaincre de revenir au sein de la Cedeao, le bloc ouest-africain qu’ils ont quitté en début d’année.

Les trois pays ont en parallèle formé une confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES).

Lundi, le renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays, la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que la géopolitique sous-régionale et internationale étaient au menu des échanges avec le capitaine Ibrahim Traoré, selon la présidence burkinabè.

Samedi, au Mali, M. Mahama avait estimé qu’il était encore « possible de trouver un terrain d’entente » à l’issue de sa rencontre avec le général Assimi Goita.

Le lendemain à Niamey, il avait évoqué avec le général Abdourahamane Tiani « le besoin de collaboration et de reconnaissance de l’AES par la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) ».

Au Burkina, le président ghanéen « a insisté sur la nécessité de mutualiser les efforts pour combattre ensemble le +cancer+ du terrorisme », selon la présidence burkinabè.

Mais les questions économiques ont aussi été au cœur des échanges : le Ghana possède un précieux accès à la mer qui peut être utile pour les trois pays de l’AES enclavés.

« Notre objectif est de fluidifier la libre circulation des biens et des personnes et de faciliter le transit des biens et marchandises du Burkina Faso à partir du corridor du Ghana », a indiqué le président Mahama, cité par la présidence du Faso.

Il avait, samedi, annoncé que les installations portuaires de son pays étaient « à la disposition du Mali ».

John Dramani Mahama qui avait reçu le capitaine Traoré lors de son investiture en janvier, espère être le médiateur entre AES et Cedeao.

La semaine dernière, avant sa tournée sahélienne, il avait rendu visite à son homologue et voisin ivoirien Alassane Ouattara, qui entretient des relations très fraîches avec les pays de l’AES. Et ce dernier l’avait encouragé à jouer ce rôle.

L’AES et la Cedeao ont rompu après le coup d’État au Niger, en juillet 2023, lorsque l’organisation ouest-africaine avait menacé d’intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis.

Les trois pays ont depuis claqué la porte de la Cedeao, l’accusant entre autres de ne pas les avoir assez aidés dans la lutte contre les violences jihadistes qui les frappent ou d’être inféodée à la France, avec laquelle ils entretiennent des relations glaciales. La décision a pris effet le 29 janvier.

Avec AFP

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