Le président burundais Evariste Ndayishimiye a accusé son homologue rwandais Paul Kagame d’avoir « un plan pour attaquer » son pays, des propos que Kigali a aussitôt dénoncés et jugés « regrettables ».
Kigali soutient un groupe armé, le M23, qui s’est emparé avec l’appui de soldats rwandais de vastes régions de l’est du Congo au cours des derniers mois, notamment le long des frontières avec le Rwanda et le Burundi.
Dans une interview à la BBC publiée mardi, le président burundais a déclaré avoir reçu des « informations crédibles » indiquant que le Rwanda envisageait d’attaquer son pays.
« Ils diront qu’il s’agit d’un problème interne alors que c’est le Rwanda qui est le problème. Nous savons qu’il (le président rwandais Paul Kagame, NDLR) a un plan pour attaquer le Burundi », a insisté le chef d’Etat burundais, ajoutant vouloir « résoudre ce problème par le dialogue ».
Evariste Ndayishimiye a également accusé le Rwanda d’avoir tenté de mener un coup d’Etat en 2015 au Burundi, « ce qu’il fait aujourd’hui en République démocratique du Congo ».
« Cette déclaration du président du Burundi est regrettable, d’autant que les autorités militaires et de renseignement des deux pays sont actuellement en discussion, et se sont même mises d’accord sur la nécessité d’une désescalade militaire et verbale », a répondu le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe sur X.
En janvier 2024, le Burundi a fermé sa frontière avec le Rwanda, l’accusant de soutenir le RED-Tabara (Résistance pour un Etat de Droit au Burundi), le principal groupe armé rebelle menant des attaques sur le sol burundais, moins actif toutefois ces dernières années.
Kigali nie soutenir le RED-Tabara.
« Si le Rwanda accepte de livrer (les auteurs du putsch raté de 2015, NDLR) et de les traduire en justice, le problème sera réglé », a encore déclaré le président burundais.
« Il n’est pas nécessaire que nous fassions la guerre. Nous voulons le dialogue, mais nous ne resterons pas inactifs si nous sommes attaqués », a-t-il ajouté.
Avec AFP