Une enquête vise Kemi Seba, 42 ans, soupçonné « d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère (…) en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France », une infraction criminelle passible de 30 ans d’emprisonnement, a précisé Me Branco.
L’homme, déchu de la nationalité française en juillet, est également en soupçonné « d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère (…) lorsqu’il est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Une infraction passible de dix ans d’emprisonnement.
Les enquêteurs l’interrogent sur « une large » période de faits, « à partir de 2017 », selon son conseil.
M. Seba, de passage à Paris avec un « passeport diplomatique » du Niger pour visiter « son père » malade, a été interpellé lundi « dans la rue », a détaillé Me Branco.
« Kemi Seba a été insulté, projeté contre une vitre de façon violente par une dizaine de personnes cagoulées de la DGSI », s’est indigné son avocat, précisant toutefois que la garde à vue, qui peut durer jusqu’à 96 heures, se déroulait sans violence.
Sollicité depuis mardi, le parquet de Paris n’a pas répondu à l’AFP.
Kemi Seba reste « serein », a assuré Me Branco. « Depuis le début, il a toujours assumé l’ensemble » de ses actions, « dans le but qu’on ne puisse justement pas l’accuser de comploter ».
De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, l’ancien leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs avant d’être dissout par le gouvernement français en 2006, a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale.
Il est aujourd’hui à la tête du groupe Urgences panafricanistes et dispose d’une certaine aura sur les réseaux sociaux.
Il dispose depuis début août d’un passeport diplomatique délivré par le Niger en sa qualité de conseiller spécial du chef du régime militaire au pouvoir à Niamey, le général Abdourahamane Tiani.
Ces dernières années, Kemi Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique, au cours desquelles il a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée.
Avec AFP