Le changement climatique induit par les activités humaines a aggravé les inondations qui ont fait des centaines de morts et déplacé des millions de personnes au Cameroun, Tchad, Niger, Nigeria et Soudan cette année, selon une étude publiée mercredi.
L’intense saison des pluies a déclenché une crise humanitaire dans de vastes zones de la région du Sahel bordant le désert du Sahara.
Selon une nouvelle étude des scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA), qui évaluent le rôle du changement climatique induit par les activités humaines dans les phénomènes climatiques extrêmes, le réchauffement provoqué par l’utilisation de combustibles fossiles a exacerbé les inondations au Soudan.
Les chercheurs estiment également que le changement climatique aurait rendu les pluies torrentielles de cette année environ cinq à 20% plus intenses dans les bassins du Niger et du lac Tchad, citant une précédente étude de la WWA sur des inondations similaires en 2022.
« Cela ne va faire qu’empirer si nous continuons à brûler des énergies fossiles », a mis en garde la chercheuse Clair Barnes, du Centre pour la politique environnementale à l’Imperial College de Londres.
S’exprimant lors d’une conférence de presse précédant la publication de l’étude, elle a estimé que de telles précipitations « pourraient se produire chaque année » si les températures mondiales augmentaient jusqu’à deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
Concernant le Soudan déchiré par la guerre, où des millions de personnes déplacées ont été poussées vers des zones sujettes aux inondations, les scientifiques ont utilisé la modélisation pour comparer les conditions météorologiques de notre monde actuel à celles d’un monde sans réchauffement induit par l’homme.
Ils ont découvert que des périodes de pluies intenses d’un mois dans certaines régions du Soudan étaient devenues plus abondantes et plus probables en raison du changement climatique.
Avec le réchauffement actuel de 1,3 degrés Celsius, ils estiment que des périodes de précipitations similaires devraient se produire en moyenne environ une fois tous les trois ans et sont environ 10% plus abondantes en raison du changement climatique.
Selon Izidine Pinto, l’un des auteurs de l’étude et chercheur à l’Institut royal météorologique des Pays-Bas, « à chaque fraction de degré de réchauffement, le risque d’inondations extrêmes continuera d’augmenter ».
Il a appelé la COP29 qui se tient en novembre à Bakou à « accélérer la transition vers l’abandon des combustibles fossiles ».
Avec AFP