La situation devient de plus en plus préoccupante au Mali. La liberté d’expression, bien que fondamentale, semble avoir franchi des limites dangereuses, notamment dans le domaine des discours publics. Si la parole doit être libre, elle doit aussi être responsable, et c’est là que le bât blesse.
Récemment, sur les réseaux sociaux, une vidéo a circulé montrant une femme qui se prétendait prophétesse. Un phénomène qui, loin d’être isolé, s’intensifie. Cette semaine, une autre femme, se présentant comme possédant des pouvoirs exceptionnels et la capacité de communiquer avec les « djinns » des plus grandes figures de ce monde, était invitée sur un plateau télévisé. Ce type de discours dénué de fondement n’est pas seulement un divertissement sans valeur, mais un véritable danger pour la santé mentale de la population. Les risques sont multiples : manipulation, lavage de cerveau par des fondamentalistes, et abrutissement par des charlatans. La société Malienne se trouve de plus en plus vulnérable.
Présentateurs dont le niveau intellectuel frôle le néant
Mais ce phénomène ne s’arrête pas là. Ces plateaux à deux balles, animés par des présentateurs dont le niveau intellectuel frôle le néant, ont une capacité inquiétante à valoriser la bêtise et l’indécence avec une aisance déconcertante. Je n’ai pas vu dans ces émissions autre chose que des programmes médiocres, qui mettent en danger le développement de notre nation en lobotomisant chaque jour un peu plus nos concitoyens.
Il est indispensable que l’État prenne des mesures pour encadrer cette liberté
La liberté d’expression, essentielle à toute démocratie, doit toutefois s’exercer avec un minimum de préparation et de discernement. Aujourd’hui, il est indispensable que l’État prenne des mesures pour encadrer cette liberté, afin d’éviter que des voix irresponsables ne diffusent des idéologies nuisibles, susceptibles de compromettre l’intégrité mentale et sociale de nos concitoyens.
Renforcer les moyens dédiés au contrôle des chaînes de télévision privées
Face à l’augmentation de ces dérives, il est urgent de renforcer les moyens dédiés au contrôle des chaînes de télévision privées et à l’accès aux soins psychiatriques. Ce n’est plus une option, mais une véritable nécessité. Il en va de la santé publique, et de la préservation de l’équilibre mental de la population Malienne.
Investir dans les structures de prévention et dans la formation des professionnels
Investir dans les structures de prévention et dans la formation des professionnels est plus que jamais nécessaire. Les autorités ne peuvent plus se permettre de rester passives face à la menace grandissante des manipulateurs au discours toxique, qui exploitent la fragilité de nombreuses personnes. L’État doit intervenir avant qu’il ne soit trop tard.
Amichou Camara
Consultant