Le chef de la transition guinéenne Mamadi Doumbouya a promu plusieurs officiers de l’armée au rang de général et s’est lui-même nommé général d’armée, le grade le plus élevé, selon un décret signé de sa main et rendu public vendredi soir.
Sa promotion et celle des autres généraux ont été annoncées à l’occasion de la fête de la création de l’armée du pays, qui célébrait ses 66 ans vendredi.
Il s’était fait investir président pour une période dite de transition au cours de laquelle le gouvernement dit vouloir mener de grandes réformes à la tête de ce pays pauvre malgré ses ressources naturelles considérables, et dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux.
Il avait ensuite été élevé au rang de général de corps d’armée « à titre exceptionnel » en janvier, sans passer par les étapes de général de brigade et général de division.
Vendredi, le président a aussi été décoré de la médaille de la Croix de guerre et a été élevé à la dignité de Grand-croix dans l’ordre national du colatier (la plus haute distinction en République de Guinée), pour « ses efforts constants en faveur de la cohésion sociale et de la coopération entre les peuples ».
Le régime s’était initialement engagé sous la pression internationale à céder la place d’ici à fin 2024 à des civils élus. Elle a fait savoir depuis qu’elle ne tiendrait pas cet engagement.
Plusieurs de ses représentants se sont dits récemment favorables à une candidature de M. Doumbouya à la prochaine élection présidentielle.
Vendredi, Alpha Condé, qui se considère toujours comme président légitime de la Guinée, a exhorté sur ses réseaux sociaux « toutes les forces de défense et sécurité à un sursaut patriotique pour sauver la démocratie ».
« Une armée au service de la nation, ne doit aucunement se rendre complice ou coupable d’une politique aujourd’hui désastreuse pour notre peuple, en matière de droits de l’homme et libertés publiques », a-t-il dit.
Avec AFP