Le 15 décembre, le ton de la 8ème édition du Festival vivre ensemble a été donné dans la ville de Tombouctou au pied du monument de la paix. Durant une semaine, la cité mystérieuse du Mali a été un lieu de rencontres, d’échanges sur la culture, qui a réuni plus de 2000 festivaliers. La thématique retenue pour cette année était : « femmes et entreprenariat».
La place du “Monument de la paix”, qui abrita, le 27 mars 1996, la cérémonie historique de la « flamme de la paix » pour réconcilier les enfants du Mali, a abrité ce 15 décembre, l’ouverture du “Festival vivre ensemble” à Tombouctou.
Le Festival vivre ensemble de Tombouctou s’inscrit désormais, selon le ministre de la culture, « aux agendas culturels nationaux et s’est imposé au fil des éditions comme l’un des rendez-vous incontournables de notre pays ». Il poursuit son intervention en faisant un éloge sur la ville touristique du pays, « Tombouctou, terre d’hospitalité, un creuset de valeur d’humanisme. Tombouctou s’est imposé comme une terre de rencontre et d’ échanges. Ces échanges fructueux et créatifs sont bien sûr l’une des bases de cette diversité ethnique ».
Le festival « Vivre ensemble » à Tombouctou
L’événement qui était à sa 8ème édition vise à promouvoir le vivre ensemble et la cohésion sociale entre les communautés de la région et au-delà.
Plus de 2000 festivaliers ont pris part à ce rendez-vous culturel annuel. Ils viennent de la région de Tombouctou et du reste du pays, sans compter ceux venus d’autres pays. L’événement s’est tenu dans un contexte particulier cette année, marqué par l’insécurité et la reprise des hostilités entre l’armée et certains groupes armés du Nord. Malgré ce contexte, les organisateurs ont géré sans encombre la sécurité du festival et des festivaliers.
Le talent des artisans mis en valeur
La foire artisanale a été la première activité du Festival Vivre Ensemble. Elle s’est ouverte le lundi 11 décembre au quartier Abaradjou de Tombouctou dans la foulée du lancement de l’événement, et s’est poursuivie jusqu’au 17 décembre 2023. On y retrouvait des produits artisanaux mais aussi des produits agricoles. Il y avait une bonne ambiance et les visiteurs semblaient se distraire.
La quarantaine de stands installée était occupée par des transformatrices agroalimentaires, des artisans, des vendeuses de parures. « Souvent je gagne jusqu’à 20.000fcfa. Je fais la transformation des produits agricoles tel que la mangue. Je fais aussi du poisson séché et de la boisson locale » martèle une exposante sur les ondes de Studio Tamani.
« On fait la pâte d’arachide, les couscous, des compléments alimentaires pour les enfants et on explique à leurs mères comment la préparation se fait », ajoute une autre.
Des visiteurs sur place ont apprécié la qualité des marchandises exposées, a rapporté le Studio Tamani, « C’est une découverte pour nous » se réjouit une jeune dame venue visiter les stands. Une autre salue la bonne organisation de l’événement, selon elle, « Tombouctou a besoin de ces genres d’initiatives ».
Les autorités ainsi que les organisateurs ont invité les exposants ainsi que les visiteurs à respecter le couvre-feu instauré dans la ville, à partir de 21 heures.
Ce rendez-vous culturel d’une semaine était aussi agrémenté de spectacles divers, notamment des concerts Lives sur la dune de la cité des 333 saints, des projections de films, des causeries-débats autour des thématiques d’actualité etc…
« Voilà pourquoi j’étais à Tombouctou. Dans le cadre de la huitième édition du Festival Vivre Ensemble de Tombouctou, j’ai eu la chance de former 50 enfants en peinture dans un décor original et typique. En effet, nous n’avons pas eu besoin de chevalets ou d’autres supports, mais nous avons posé sur le sable et la connexion avec les enfants est passée très vite. (…) Dans l’innocence de leur réflexion, ils ont représenté la joie, la paix, la nature, et la victoire dans leur dessin.» a posté sur sa page Facebook, l’artiste plasticienne Massira Touré.
Mohamed Camara / Malikonews.com