« Examiner les conditions de relance des activités de la centrale Albatros », « éviter une dégradation des outils de production d’énergie consécutive à l’arrêt des machines » et enfin « convenir des modalités de discussions plus approfondies sur l’avenir du partenariat entre Albatros Energy SA et l’État du Mali », voilà le menu de la rencontre de ce matin lundi 14 Avril 2025, au ministère de l’Énergie et de l’Eau.
A cet effet, une forte délégation, composée de responsables de la BOAD, conduits par Sakho Eklo Ounèye, la vice-présidente de la banque ouest-africaine, des représentants des actionnaires ainsi que l’ancien DG de Albatros Energy SA et ses collaborateurs, avait répondu à l’invitation du ministre de l’énergie. Outre les membres du cabinet du ministre, on notait la présence du conseiller spécial chargé des questions d’énergie du premier ministre, Mahamadou Yéhia Camara et surtout du directeur général de EDM-SA entouré de ses proches collaborateurs.
Disposer de toutes les capacités de production d’énergie possibles
La situation de crise énergétique impose la nécessité de disposer de toutes les capacités de production d’énergie possibles, a rappelé le Ministre Diané. La relance des activités de la centrale Albatros participe donc de la volonté du ministre de l’Energie de mobiliser les ressources disponibles pour poursuivre et maintenir la dynamique d’amélioration de la desserte en électricité, entamée avec le mois de ramadan écoulé.
Centrale thermique d’une capacité de 90 MW
Centrale thermique d’une capacité de 90 MW de puissance installée, disposant de matériel moderne de production d’énergie, Albatros basée à Kayes n’a cessé de connaître des difficultés depuis sa mise en service en novembre 2018. Difficultés financières et d’approvisionnement en fuel, dans un contexte de crise multiforme à laquelle est confrontée EDM-SA, unique acheteur de la production, conjuguées aux différends d’interprétation des termes du contrat, ont tôt fait d’hypothéquer un projet, pourtant porteur d’espoir dont le DG de EDM-SA reconnaît qu’il aura été une série de rendez-vous manqués.
Au bout du compte et face à l’impasse des impayés et de la quasi-cessation de la production de la centrale, l’État avait estimé nécessaire, à travers une lettre d’intention préalable, de résilier le contrat de concession. Si bien que dans une situation d’incertitudes quant à son avenir au Mali, la direction générale de la centrale Albatros avait décidé, le 31 mars dernier, de démobiliser son personnel, en prélude à un licenciement éventuel.
Cependant, pour le ministre Diané, la résiliation de la concession n’est dans l’intérêt d’aucune des parties, État comme investisseurs de Albatros Energy SA. Cela tient compte autant des contentieux financiers que techniques et surtout de l’apport substantiel de la production de la centrale de Kayes dans le contexte actuel des efforts de mobilisations des capacités.
La situation actuelle est à l’urgence
Bien au contraire, la situation actuelle est à l’urgence aussi bien pour relancer les activités que donc de maintenir le personnel afin que l’arrêt de l’outil n’entraîne une dégradation consécutive des machines. Ce qui sera au détriment de l’État du Mali qui, quel que soit le cas de figure, devrait in fine hériter des installations, par la résiliation ou la fin normale de la concession à travers les termes contractuels du BOT, le modèle ayant servi de base au contrat.
Reprise de la production
A l’issue des échanges, le ministre Diané a obtenu que des discussions techniques se déroulent entre EDM-SA et Albatros Energy à l’issue desquelles des propositions concrètes seraient faites autour d’une reprise de la production conforme aux capacités d’enlèvement de la société.
Pour sa part, les partenaires d’Albatros Energy SA ont assuré de la transmission diligente d’un mémorandum relatif aux préalables indispensables à un redémarrage des activités, aussi bien avec la remobilisation du personnel, des moyens financiers que de l’approvisionnement en fuel.
Sur proposition du ministre, une commission technique sera mise en place au sein du département pour prendre en charge les questions de fonds telles que le déséquilibre manifeste du contrat de concession, l’apurement de la dette et d’autres inquiétudes des investisseurs. Toute chose indispensable à la pérennité des futurs accords afin d’inscrire désormais les activités et surtout le partenariat dans la durée.
Avec CCom Ministère de l’Energie