Les présidents du Liberia, du Sénégal, de Mauritanie, de Guinée-Bissau et du Gabon doivent être reçus mercredi par le président américain Donald Trump pour un déjeuner à la Maison Blanche centré sur les questions d’échanges commerciaux et économiques.
« Mercredi, le président accueillera les présidents de cinq pays africains pour un déjeuner » à la Maison Blanche, a précisé la porte-parole Karoline Leavitt, sans plus de précisions.
Des responsables interrogés par l’AFP ont indiqué que les sujets devraient être centrés sur les questions commerciales, d’investissement et de sécurité, mais que d’autres questions pourraient être abordées.
Selon un communiqué de la présidence libérienne transmis à l’AFP, cette rencontre vise à « approfondir les liens diplomatiques, faire avancer les objectifs économiques communs et améliorer la coopération sécuritaire entre les États-Unis et les pays africains invités ».
Le président du Liberia, Joseph Boakai devrait aussi aborder les questions de « développement économique, de gouvernance et de consolidation démocratique » avec son homologue américain.
Interrogée par l’AFP mardi, la porte-parole du président libérien, Kula Fofana, a fait savoir que Joseph Boakai avait accepté cette invitation dans l’optique que son pays ne soit plus « seulement un récipiendaire » d’aide.
« Nous sommes plus intéressés par des échanges commerciaux et les engagements de partenaires qui souhaitent investir » au Liberia, a-t-elle souligné.
Une source sous couvert d’anonymat dans l’entourage du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a également indiqué à l’AFP que cette rencontre à Washington serait centrée sur la diplomatie commerciale.
Peu avant son départ pour Washington, le président Embalo a qualifié de « très importante » cette visite pour son pays, dans une déclaration à la presse.
« Sur le plan économique, c’est une grande porte qui s’ouvre devant nous », a-t-il déclaré. Il a ajouté espérer que son pays puisse bénéficier également « des appuis » que les États-Unis accordent à d’autres pays africains.
Les questions de sécurité et du trafic de drogue pourraient être abordées, a appris l’AFP d’une source proche de la mission bissau-guinéenne aux États-Unis.
L’instabilité politique et la pauvreté en Guinée-Bissau ont favorisé l’implantation de narcotrafiquants, qui utilisent ce territoire comme zone de transit de la cocaïne entre l’Amérique latine et l’Europe.
En avril, quatre Latino-Américains, condamnés en janvier par la justice bissau-guinéenne à 17 ans de prison chacun pour trafic de drogue, ont été remis à l’agence anti-drogue américaine (DEA) qui a procédé à leur transfert vers les États-Unis.
– « Atouts » –
Le président gabonais Brice Oligui Nguema devrait également participer à ce déjeuner.
Lors d’une conférence de presse vendredi, le porte-parole de la présidence Théophane Biyoghe a relevé « le caractère exceptionnel de cette visite ».
« Notre pays se trouve dans la région stratégique du golfe de Guinée. Le Gabon est le seul pays d’Afrique centrale qui est convié », a relevé le porte-parole.
« Il est question pour le Gabon de faire valoir ses atouts et d’identifier avec les États-Unis des points de concordance entre la vision des États-Unis pour les pays africains et d’autre part nos ambitions de développement » notamment autour de « l’industrialisation de (notre) économie ».
Les États-Unis ont levé fin mai les sanctions imposées au Gabon en 2023 en raison d’un coup d’État, après que ce pays a organisé des élections au mois d’avril, au cours desquelles le général Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’origine du coup d’État, a obtenu un mandat de président en remportant 94,85% des voix.
Les présidents sénégalais Bassirou Diomaye Faye et mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, sont également attendus à ce déjeuner à Washington mais leurs présidences n’ont pas souhaité communiquer à ce sujet.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a procédé à de larges coupes sombres dans ses aides aux pays étrangers.
Washington a récemment interdit l’entrée sur son territoire aux ressortissants de douze pays, principalement africains. Les États-Unis envisagent d’étendre leur interdiction de voyager à 36 pays supplémentaires, parmi lesquels le Sénégal, la Mauritanie, le Gabon et le Liberia.
Fin juin, des entreprises américaines se sont engagées à investir dans plusieurs projets d’infrastructures en Afrique, lors d’un sommet qui a été l’occasion pour Washington de défendre les investissements privés plutôt que l’aide publique.
Ces accords ont été conclus lors de ce sommet économique qui a réuni à Luanda des dirigeants africains et des représentants du gouvernement américain et du secteur privé.
Avec AFP