Burkina : le capitaine Ibrahim Traoré dément tout « mouvement d’humeur » au sein de l’armée

Le capitaine Ibrahim Traoré dément tout "mouvement d'humeur" au sein de l'armée. © Présidence du Burkina Faso
Le chef de la transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a assuré jeudi matin qu’il n’y avait aucun « mouvement d’humeur » au sein de l’armée, après plusieurs jours d’incertitudes à la suite d’une attaque jihadiste meurtrière dans le nord-est du pays. »Les mouvements d’humeur c’est faux, il n’y a rien du tout », a assuré le capitaine Traoré dans un reportage de la télévision d’État (RTB).Il s’exprimait depuis la cour de la RTB, où une roquette était tombée le 12 juin.

« En voulant vérifier un certain nombre de choses, malheureusement quelqu’un a fait partir le coup » et « la roquette s’est dirigée dans la cour de la RTB », a déclaré à ce sujet M. Traoré, cité dans un communiqué de la présidence, précisant qu’il s’agissait d’un « incident ».

Le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en octobre 2022, s’en est également pris aux médias occidentaux, les qualifiant « de médias menteurs » et de « manipulateurs ».

« N’écoutez pas les +fake news+. Nous sommes là et continuons de travailler pour le bonheur du peuple burkinabè », a-t-il ajouté.

Après cette visite, il a présidé un conseil des ministres, selon une publication de la présidence sur Facebook.

Plusieurs photos ont également été publiées où l’on peut voir M. Traoré souriant en train d’échanger avec les ministres.

Mardi soir, l’armée avait qualifié « d’infondées et mensongères » les « rumeurs sur les réseaux sociaux » faisant état « de mouvements d’humeur et de mutineries dans certaines casernes militaires ».

Cette prise de parole du capitaine Traoré intervient après plusieurs jours d’incertitudes au Burkina Faso, à la suite d’une attaque jihadiste meurtrière dans le nord-est du pays.

Le 11 juin, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) a attaqué la localité de Mansila (nord-est) ainsi que le détachement militaire qui s’y trouve près de la frontière du Niger.

Jeudi, le capitaine Traoré a évoqué pour la première fois cet évènement en expliquant avoir « lancé une opération à Mansila, le lendemain de l’attaque », avec des troupes envoyées en renfort pour « monter l’assaut ».

Aucun bilan officiel n’a été donné.

M. Traoré a précisé jeudi que « six vols d’Iliouchine », des avions militaires russes, avaient atterri à Ouagadougou avec du « matériel des Nations unies en provenance de Gao et Tombouctou », au Mali.

Selon une source diplomatique africaine et une source indépendante, ces avions ont également permis à quelques dizaines d’instructeurs russes de rallier Ouagadougou.

Depuis le coup d’État d’octobre 2022, les autorités burkinabè se sont rapprochées de Moscou.

Le Burkina Faso est frappé depuis près de dix ans par des attaques de groupes jihadistes qui ont fait plus de 20.000 morts et deux millions de déplacés.

Avec AFP

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