La 29ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), important rendez-vous du 7ème art africain, s’est ouverte samedi.
Pour cette édition, dont le thème est « Cinéma d’Afrique et identités culturelles », le Tchad est le pays invité d’honneur et son président, le maréchal Mahmat Idriss Deby Itno, a fait le déplacement dans la capitale burkinabè.
235 films ont été retenus en sélection officielle dans diverses catégories comme le court métrage, le documentaire, les séries télé, les films d’écoles et les films d’animation.
« Le thème de cette édition nous invite à une réflexion sur notre identité en tant que peuple africain. Le cinéma est en effet un miroir de la société, un vecteur puissant d’appropriation de notre culture, de nos valeurs, de nos rêves et de nos luttes », a déclaré le ministre de la Culture burkinabè, Gilbert Ouedraogo, lors de la cérémonie d’ouverture, samedi.
Le régime militaire du Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré revendique une politique souverainiste, depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022 par un putsch.
17 films sont en lice pour l’Etalon d’Or de Yennenga, grand prix du festival, dont deux burkinabè: « Katanga, la danse des scorpions » de Dani Kouyaté et « Les Invertueuses » de Chloé Aïcha Boro.
Ce prix est décerné par un jury international que devait présider le réalisateur malien et icône du cinéma africain, Souleymane Cissé, décédé mercredi à Bamako à l’âge de 84 ans.
Un hommage lui a été rendu lors de la cérémonie samedi, avec l’affichage de son portrait sous l’ovation du public.
Après la cérémonie d’ouverture, sera projeté « Black Tea », film hors compétition du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, lauréat de l’Étalon d’or 2003 avec « En attendant le bonheur » et du César du meilleur film 2015 avec « Timbuktu ».
Le festival s’achèvera le 1er mars avec l’annonce du palmarès.
– Important dispositif militaire –
Ce n’est pas la première fois que le Fespaco se tient dans un contexte sécuritaire dégradé. Le pays est la cible de violences jihadistes meurtrières depuis dix ans qui ont fait des dizaines de milliers de morts et une large partie du territoire échappe au contrôle des autorités.
La dernière édition s’était tenue en février 2023, quelques mois seulement après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, par un coup d’Etat.
Ce dernier était présent samedi à la cérémonie d’ouverture qui s’est tenue au palais des sports de Ouagadougou en compagnie de son homologue tchadien.
Un important dispositif de militaires des deux pays était déployé à l’intérieur du palais pour assurer la sécurité de cette cérémonie culturelle.
Sous l’impulsion de M. Traoré, le Burkina a redéfini en quelques années ses partenariats internationaux: il a tourné le dos à la France, ex-puissance coloniale pour se rapprocher de ses voisins le Mali et le Niger eux aussi gouvernés par des juntes et confrontés à des groupes jihadistes.
Il entretient également de bonnes relations avec le Togo voisin et le Tchad qui est mis à l’honneur pour ce Fespaco dont l’Union européenne ou encore l’ONU sont des partenaires financiers.
Avec AFP