UNESCO : Le Congolais Firmin Édouard Matoko et l’Égyptien Khaled al-Anani sont en lice pour diriger l’organisation internationale

UNESCO : Le Congolais Firmin Édouard Matoko et l’Égyptien Khaled al-Anani sont en lice pour diriger l’organisation internationale. © UNESCO

La course à la direction générale de l’UNESCO s’annonce singulière cette année. Pour la première fois dans l’histoire récente de l’organisation, seuls deux candidats sont officiellement en lice : le Congolais Firmin Édouard Matoko et l’Égyptien Khaled al-Anani. Une configuration inédite, qui traduit à la fois un désintérêt grandissant de certains États pour les instances multilatérales et les tensions qui traversent la scène internationale.

Deux profils expérimentés

Firmin Édouard Matoko, 67 ans, a passé plus de vingt ans au sein de l’UNESCO, où il a notamment occupé les fonctions de sous-directeur général chargé de l’Afrique et des relations extérieures. Considéré comme un fin connaisseur de l’institution, il met en avant son expérience interne et sa volonté de renforcer la place de l’Afrique dans les priorités de l’organisation.

Son concurrent, Khaled al-Anani, 54 ans, ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, s’est illustré par des projets d’envergure dans la valorisation du patrimoine et des musées en Égypte, notamment le chantier du Grand Musée égyptien du Caire. Il se positionne comme un candidat de terrain, ancré dans la préservation culturelle et le dialogue entre civilisations.

Un signal inquiétant pour le multilatéralisme

Au-delà des parcours des deux prétendants, c’est le faible nombre de candidatures qui retient l’attention. Avec seulement deux noms en compétition, l’élection de 2025 tranche avec les précédents scrutins, qui avaient attiré entre cinq et neuf candidats issus de diverses régions du monde. Ce rétrécissement illustre une crise de confiance envers le multilatéralisme, à un moment où les organisations internationales peinent à mobiliser les États et à convaincre de leur efficacité face aux défis globaux.

Une décision stratégique

Le futur directeur général de l’UNESCO, qui sera élu en 2025 par le Conseil exécutif, aura la lourde tâche de redonner à l’organisation son rôle moteur dans la protection du patrimoine mondial, la promotion de l’éducation et de la science, mais aussi dans la défense de la liberté d’expression. Entre l’expérience institutionnelle de Firmin Édouard Matoko et l’expertise patrimoniale de Khaled al-Anani, le choix des États membres prendra une dimension hautement stratégique.

Cette élection marquera un tournant : pour la première fois, le poste se jouera exclusivement entre deux candidats africains, sur fond de doutes persistants quant à l’avenir et à la légitimité du système multilatéral.

Maliko News

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