L’influenceur burkinabè Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, soutien du régime au pouvoir au Burkina Faso et détenu à Abidjan notamment pour « intelligence avec des agents d’un Etat étranger », a été retrouvé « pendu » jeudi dans sa chambre, a annoncé dimanche le procureur de la République.
Détenu à l’Ecole de Gendarmerie à Abdidjan, Alain Christophe Traoré, 44 ans, « s’est pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet », a déclaré dans un communiqué Oumar Braman Koné.
Une enquête est « en cours pour déterminer les motifs et les circonstances de ce suicide », a-t-il ajouté.
Interpellé le 10 janvier 2025 à Abidjan, Alino Faso était notamment poursuivi pour « intelligence avec des agents d’un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels ».
Une source sécuritaire avait déclaré à l’AFP en janvier qu’Alino Faso était suspecté d’avoir des liens étroits avec les « Bataillons d’intervention rapide de la communication » (BIR-C), un groupe de cyberactivistes burkinabè très influents sur les réseaux sociaux.
Les BIR-C relaient la propagande du régime burkinabè et menacent ou invectivent régulièrement toute voix critique sur la conduite des affaires au Burkina.
Selon cette source, Alino Faso était suspecté d’avoir récemment rendu visite à Ibrahima Maïga, activiste très influent aux États-Unis (un million d’abonnés sur Facebook), qui multiplie les publications virulentes, notamment à l’encontre des autorités ivoiriennes.
La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations très tendues depuis la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État en septembre 2022.
Alino Faso s’était installé en 2021 avec sa famille à Abidjan où il avait ouvert un restaurant, mais séjournait régulièrement au Burkina Faso.
En octobre 2024, il avait organisé à Ouagadougou un festival dédié aux forces de sécurité et aux « volontaires pour la défense de la patrie » (VDP), des supplétifs civils de l’armée engagés dans la lutte contre les jihadistes.
Avec AFP