Les habitants dénoncent le blocage des voies d’accès par les camions de ravitaillement.
Le dimanche 30 novembre 2025 restera gravé dans la mémoire des habitants de la cité Somapim. Dès l’aube, un camion venu ravitailler les entrepôts de l’opérateur économique Ba Seydou Sylla a barré l’unique voie d’accès, emprisonnant les résidents dans leur quartier pendant plus de six heures. Un calvaire qui s’ajoute aux inondations récurrentes, transformant la vie quotidienne en véritable épreuve.
Depuis plus d’une décennie, les habitants dénoncent l’obstruction du canal Molobalini et la construction d’un projet immobilier controversé. Pour protéger ce chantier, un mur en béton armé a été érigé, détournant les eaux de pluie vers la seule voie d’accès de la cité. À cela s’ajoute une dalle en béton devant les entrepôts, empêchant l’écoulement naturel des eaux et créant un lac artificiel au cœur du quartier.
« C’est comme si Ba Seydou Sylla était le roi intouchable du Mali », lâche un résident excédé. Les protestations, longtemps ignorées par les autorités locales, ont fini par provoquer une réaction au sommet de l’État. Le 2 décembre, une délégation du ministère des Transports, composée de hauts responsables et de la police s’est rendue sur place. Une première en dix ans de lutte, saluée par les habitants comme une bouée de sauvetage.
« Notre patrimoine immobilier et notre qualité de vie sont en jeu. Nous devons les défendre », affirme un habitant, déterminé à saisir le président Assimi Goïta si nécessaire.
La colère des riverains ne faiblit pas. Ils jugent la construction d’entrepôts à l’entrée d’une cité d’habitation « anormale, illégale et dangereuse ». L’exemple d’un malade qui aurait dû être évacué ce dimanche illustre les risques mortels liés au blocage des voies.
Face à la crainte d’une escalade, le ministre des Transports a réagi avec célérité, envoyant une délégation pour s’imprégner du problème. Mais les habitants restent vigilants : Ils demandent à l’État de faire respecter la loi sur le domaine public et assure une coexistence harmonieuse entre développement économique et qualité de vie des habitants.
L’avenir de la cité Somapim dépend désormais de la capacité des autorités à arbitrer ce conflit et à mettre fin à ce qu’ils considèrent comme une décennie d’injustice.


