A moins d’une dizaine de jours de la grande fête musulmane, Bamako est envahi par des marchés aux moutons. Sans compter les vendeurs ambulants dans les rues. Pourtant, les prix de ces moutons restent « extrêmement élevés » à en croire certains acheteurs… Selon les revendeurs le marché est moins animé contrairement aux autres années.
Les bordures de presque toutes les grandes artères de la capitale se sont transformées en marchés aux moutons, notamment la grande voie menant à Koulikoro. Du quartier Boulkassoumbougou jusqu’à quelques mètres de Banconi, les marchands de moutons se succèdent sur les deux côtés de la voie.
« Chaque année, nous nous installons dans ce même endroit à deux semaines de la fête, mais pour cette année, le marché est vraiment moins animé. Je peux dire qu’il n’y a presque pas d’achat conséquent », nous a confié ce vendeur de moutons à Djélibougou.
Certains usagers des routes s’arrêtent pour venir s’enquérir souvent des prix des moutons. « Ils sont extrêmement chers, mais à mon niveau j’attendrai deux à trois jours avant la fête pour acheter le mien. Mais pour le moment, je viens juste pour faire un constat des différents prix afin de me faire une idée du marché », souligne cet acheteur. Avant d’indiquer que « cette année a été difficile pour les maliens, à mon avis les vendeurs doivent baisser les prix pour permettre à tout le monde de pouvoir fêter dignement »
Les vendeurs évoquent de leur côté, « des difficultés pour acheminer ces moutons jusqu’à Bamako, et aussi les prix élevés de l’aliment pour le bétail », a déclaré Mamoutou Kendé, un vendeur au Garbal de Moribabougou, tout en pointant son doigt à un de ces moutons « ça là, je le vends à 350.000 FCFA, mais ce prix ne vaut pas ce que j’ai mis dans son alimentation durant les trois derniers mois ».
De façon générale, les prix des moutons varient actuellement entre 90.000 à 400.000 FCFA, dans les marchés de bétail visités.
Des alternatives pour avoir un mouton
Face aux difficultés actuelles, certains ont envisagé d’autres alternatives, à l’image de Dramane Coulibaly, un acheteur, « depuis deux mois, je me suis approché de Kendé, qui est mon fournisseur habituel pour planifier mon achat de mouton de la Tabaski. On s’est mis d’accord sur un prix, où je devais lui payer chaque deux jours une somme, ce qui a débuté depuis un mois et demi et j’ai déjà payé plus de la moitié ».
Pour un autre client, « il est impossible pour moi d’acheter le mouton à Bamako, dès le week-end, j’irai dans un village où les prix sont plus raisonnables qu’ici. On nous vend les moutons aux prix d’un bœuf dans la ville »
Pour rappel, la fête de la Tabaski sera célébrée, le lundi 17 juin, au Mali. A quelques jours de cette communion religieuse, les revendeurs ainsi que les acheteurs espèrent chacun pouvoir tirer son épingle du jeu.
Mohamed Camara / Malikonews.com