Sport : avis de tempête sur le football malien

Siège de la Femafoot, à Bamako. © Femafoot

Le comité exécutif de la fédération malienne de football – Femafoot est entravé par l’absence de son président Mamoutou Touré dit Bavieux, en prison depuis bientôt un an. Les derniers résultats de l’équipe nationale sont décevants, provoquant le licenciement du sélectionneur national Éric Sékou Chelle. A cette situation s’ajoute la décision du boycott de la sélection nationale par plusieurs internationaux, par solidarité pour leur capitaine Hamari Traoré suspendu par l’instance dirigeante du Football malien. 

Le 9 août dernier, le président de la fédération malienne de Football a été placé en détention provisoire à la maison centrale de Bamako pour “atteinte aux biens publics ainsi que pour faux et usages de faux et complicité”. Depuis, le sport roi est géré par un bureau du comité exécutif amputé de la tête. Cette situation dont personne ne parle aurait-elle des conséquences sur les résultats des matchs ? Difficile de confirmer, car les Aigles ont enchaîné des performances avant ces derniers revirements. Cependant, certains pourraient être tentés de dire que la contre-performance de l’équipe nationale ces temps-ci est née sur les cendres de la situation de la Femafoot.   

Les résultats stagnent à cause de la mauvaise gestion des dirigeants. Nous appelons les cadres de la fédération à prendre urgemment leurs responsabilités”. Cette déclaration du capitaine Hamari Traoré en dit long. Les résultats sont décevants et c’est palpable. Le Mali a perdu ses trois dernières rencontres les plus importantes. Eliminés par la Côte d’ivoire en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, les Aigles se sont inclinés à Bamako face au Ghana pour le compte des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Ensuite les Aigles ont été tenus en échec par Madagascar, en Afrique du Sud.

Cette rencontre a été précédée d’un périple qui a conduit les joueurs en Afrique du Sud. L’équipe a atterri dans la capitale sud-africaine après 12 heures de vol à 10 heures de la rencontre suite à plusieurs reports du voyage à Bamako pour “des raisons techniques”, selon le ministère des sports.  Malheureusement pour lui, c’est le sélectionneur national, Éric Sékou Chelle qui paya le prix à tort ou à raison comme c’est le cas généralement dans le football. En cas de manque de résultats, c’est l’entraîneur qui est viré.   

Boycott des joueurs

L’éviction d’Éric Chelle, le 13 juin, n’est pas le moins anecdotique, puisque les joueurs ont décidé de se mettre en retrait de l’équipe. Pour ses dénonciations, la femafoot “a invité” le capitaine Hamari Traoré, à se présenter devant le comité exécutif sous 48 heures pour s’expliquer. A fin du délai de 48 heures, la fédération a fait savoir que le joueur du Réal Sociedad “est suspendu à titre conservatoire de la sélection nationale senior de football et de toute autre sélection nationale de football du Mali pour manquement à l’honneur et à la dignité, incitation et fronde contre l’équipe nationale et le football malien”.

Par solidarité, les autres joueurs ont décidé de se mettre en retrait de l’équipe nationale. Plusieurs internationaux ont publié sur les réseaux sociaux un message pour marquer leur solidarité avec leur capitaine Hamari Traoré.

Nous, le collectif des joueurs de l’équipe nationale, portons à la connaissance de la fédération que nous nous mettons en retrait de l’équipe nationale jusqu’à la levée de sa suspension”, disent-ils dans un texte partagé par Amadou Haïdara, Mohamed Camara, Boubacar Kouyaté, Kamory Doumbia, Néné Dorgeles…

Le Mali est seulement quatrième du groupe I dominé par le Ghana et les Comores, des qualifications pour le Mondial-2026 avec une victoire, deux nuls et une défaite. Ce boycott de la sélection par les joueurs vient plonger le Football malien dans une nouvelle crise.

Adama Tembely/Malikonews.com

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