Environ 55.000 personnes dans « 51 villages et 44 » autres sites, agricoles notamment, ont été, jusqu’à vendredi, affectées par ces inondations provoquées par un débordement du fleuve Sénégal à la suite de fortes pluies, a annoncé le gouvernement samedi.
Plus de mille hectares de champs de piment, riz et maïs, ont été, selon le gouvernement, frappés par cette catastrophe survenue dans les départements de Tambacounda et Bakel (est), Matam et Saint-Louis (nord), des zones défavorisées où les habitants vivent principalement de l’agriculture.
Le président Faye, élu fin mars et chantre d’une politique de rupture, « a visité plusieurs localités » à Bakel, a affirmé samedi à l’AFP le ministre porte-parole du gouvernement Amadou Moustapha Ndieck Sarré.
La visite est destinée à « témoigner ma solidarité, celle du gouvernement et de la nation toute entière envers les familles sinistrées », a dit le président Faye sur les réseaux sociaux, où il s’est montré en tenue militaire avant son départ de Dakar vendredi à bord d’un aéronef de l’armée.
Des vivres, des tentes, des matelas et des moustiquaires notamment, ont été distribués aux sinistrés, selon le gouvernement.
Une crue d’une ampleur inhabituelle frappe les riverains du fleuve Sénégal, qui prend sa source en Guinée et coule au Sénégal, en Mauritanie et au Mali, trois pays ayant en commun un barrage hydroélectrique installé au Mali, à Manantali.
Des images de télévisions et sur les réseaux sociaux montrent des habitations, des écoles, des édifices publics, des champs, sous les eaux, et des populations contraintes d’abandonner leurs domiciles pour s’installer sur des sites à l’abri.
Des inondations meurtrières ont affecté cette année plusieurs pays du Sahel.
Une coalition de l’opposition a accusé le président Faye, successeur du président Macky Sall qui ne s’est pas présenté après deux mandats de 2012 à 2024, de mal gérer la catastrophe au Sénégal.
L’agence nationale en charge des prévisions météorologiques, « depuis plusieurs mois, avait alerté (sur les menaces) mais ce régime incompétent a choisi délibérément d’abandonner les populations à leur sort », a dit cette coalition dans un communiqué.
Le nouveau pouvoir se distingue, selon elle, « par ses dérives autoritaires et dictatoriales ». La coalition l’accuse d’avoir « utilisé la gendarmerie pour bloquer » des membres de sa délégation qui voulaient rendre visite aux sinistrés et dont certains « ont été gravement brutalisés », selon le communiqué.
Des opposants, membres d’une autre coalition, ont fait état de l’arrestation d’un de leurs responsables, Bougane Guèye, candidat aux législatives, alors qu’il était en route pour distribuer des vivres aux sinistrés et leur manifester sa solidarité.
M. Guèye a été arrêté pour « refus d’obtempérer », après qu’il a tenté de désobéir à un ordre de laisser passer le convoi du président Faye, a dit la gendarmerie dans un communiqué.