Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a ouvert mercredi près de Dakar une concertation nationale visant à réformer le système politique et à « consolider la démocratie » dans le pays, a constaté un journaliste de l’AFP, dans un contexte de tension entre le pouvoir et l’opposition.
Cette rencontre, qui se tient également en présence du Premier ministre Ousmane Sonko, a lieu dans la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.
Elle a été boycottée par quelques partis de l’opposition, dont celui de l’ex-président Macky Sall (2012-2024), qui accuse le pouvoir de s’acharner contre ses responsables.
Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024, et son Premier ministre ont promis de faire rendre des comptes aux anciens dirigeants qu’ils accusent d’agissements coupables dans la gestion des affaires, à commencer par l’ex-président Macky Sall.
Depuis, de nombreuses poursuites judiciaires ont été lancées contre des dignitaires de l’ancien régime.
Cinq ex-ministres ont été récemment inculpés par une cour spéciale pour des malversations présumées. Trois d’entre eux – dont le beau-frère de M. Sall – ont été incarcérés. Les deux autres ont bénéficié d’une liberté conditionnelle.
Néanmoins, la majorité de l’opposition a pris part mercredi matin à la cérémonie d’ouverture de la concertation, dans un centre de conférence à Diamniadio.
Ces assises, présentées comme la cinquième édition du « Dialogue national » initié par Macky Sall, regroupent également des membres de la société civile, les syndicats, des experts et des universitaires. Elles doivent se dérouler jusqu’au 4 juin.
Plusieurs thématiques, comme la « rationalisation » des partis politiques, le « statut » de l’opposition, la révision du système de parrainage nécessaire pour être candidat à la présidentielle, et la transformation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, y seront débattues.
Cette concertation nationale vise à « parvenir à des consensus forts pour renforcer durablement la démocratie sénégalaise et garantir pleinement l’exercice des droits et libertés fondamentaux », selon un dossier de presse transmis par le gouvernement.
La rencontre s’inscrit également « dans une volonté affirmée de consolidation démocratique et vise à prévenir durablement les conflits récurrents qui ont marqué l’histoire récente du pays », affirme le document.
Des dizaines de personnes – en majorité des jeunes tués par balles – sont mortes lors des troubles politiques qui ont secoué le pays entre 2021 et 2024.
Les conclusions issues des concertations devraient être remises au président Faye le 4 juin.
Avec AFP