La tension est montée d’un cran entre Bamako et les groupes armés touareg du CSP-PSD (Cadre stratégique permanent pour la paix, sécurité et le développement) dans les régions du nord du pays. Cela, depuis l’adoption, le 30 juin 2023 de la résolution 2690 du conseil de sécurité des Nations Unies demandant le retrait immédiat de la Minusma. A Bamako, certains Touareg sont vent débout contre le CSP et affirment leurs soutiens aux autorités de la transition et au Mali « Un et Indivisible ».
L’annonce du retrait de la Mission onusienne a fait un effet boule de neige. Depuis, plus rien ne va entre les autorités de la transition et les groupes indépendantistes. Les hostilités ont repris au nord et les cartes, mélangées à nouveau.
Cependant, force est de reconnaître que cette reprise des combats n’est pas l’avis de tous les touareg. Certains sont favorables à la préservation de la paix issue de l’accord Alger signé en 2015 entre les groupes armés sécessionnistes et le gouvernement du Mali.
La confédération des Touareg Iwillimiden et Alliés (CTIA) a fustigé ses frères « égarés » lors d’une rencontre tenue le week-end dernier à Bamako. Visiblement remonté, Bajan Ag Hamatou, membre du conseil national de transition (organe législatif), président de la confédération ne va pas sur le dos de la cuillère « nos parents qui ont pris les armes contre le Mali ont failli aux serments ».
Pour lui, l’Etat du Mali a tout fait pour sa communauté : « on a fait de nous des ministres, des généraux, des gouverneurs, des parlementaires ». Il renchérit sous les applaudissements nourris de l’assistance « on nous a donné de l’argent, on a mis des moyens à notre dispositions, nous avons tout eu malheureusement certains nous entraine dans des problèmes qui nous détruis ».
La CTIA a affirmé son adhésion au mouvement de l’inclusivité de soutien aux autorités de la transition à travers une déclaration : « la CTIA réaffirme son soutien indéfectible aux autorités de la transition et au Mai ‘’Un et Indivisible’’ et décide de soutenir et d’adhérer aux mouvements de l’inclusivité ».
Par ailleurs, la confédération appelle au respect de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger : « la CTIA appelle le gouvernement et tous les mouvements signataires à rejoindre sans délai la table du comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali en vue de son parachèvement ».
En outre, dans un entretien sur le plateau de TV5, la chaine francophone, le secrétaire général du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA), également membre du CNT, Moussa Ag Acharatoumane a appelé au dialogue « la solution à nos problèmes se trouve dans l’accord d’Alger. Retrouvons-nous au tour de la table ».
Toutes ses divergences d’opinions au sein de la communauté touareg prouvent à suffisance que le sujet de la reprise des hostilités fait débat et que les avis sont partagés.
AM.Tembely / Malikonews.com
