Soixante-neuf personnes, des membres du groupe jihadiste Boko Haram et leurs familles, se sont rendues depuis début juillet à la Force multinationale mixte (FMM) au Cameroun et au Niger, a annoncé mardi cette force composée de plusieurs armées africaines.Il s’agit de « 14 hommes, 23 femmes et 32 enfants », a détaillé le lieutenant-colonel Abubakar Abdullahi, porte-parole de l’information militaire de la FMM, joint par téléphone.
« Les épouses sont considérées comme des terroristes puisqu’elles sont utilisées pour des attaques suicides », a-t-il souligné.
Un combattant de Boko Haram qui s’était échappé d’un camp du groupe jihadiste à Libye Soroa, au Niger, s’est rendu à la FMM le 1er juillet à Bosso et a remis « un fusil AK-47, 4 chargeurs et de nombreuses munitions », précise la FMM dans un communiqué publié à N’Djamena.
Cinquante-six autres personnes – 13 hommes membres de Boko Haram, accompagnées de leurs femmes et enfants – se sont, elles, rendues à la suite d’une « opération maritime des forces camerounaises et nigérianes », le 6 juillet, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, selon la même source.
Le même jour, « 12 membres appartenant à des familles de terroristes – 5 femmes et 7 enfants – ont été secourus », a ajouté le communiqué.
Ces 69 personnes « seront remises à leur pays pour un programme de déradicalisation », a indiqué le lieutenant-colonel Abubakar Abdullahi.
Elles arrivaient de différents campements de Boko Haram situés au sud du lac Tchad, sur le territoire camerounais.
En outre, la FMM qui est composée des forces armées du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, a appelé les combattants de Boko Haram à « déposer les armes et se rendre aux autorités afin d’instaurer une paix durable dans la région du bassin du lac Tchad ».
Ces redditions interviennent alors qu’une opération baptisée « Lake Sanity II » est en cours.
L’objectif de la FMM dans cette opération, est de traquer, capturer ou neutraliser des membres de Boko Haram implantés dans la région du Lac Tchad, de détruire leur campements et de saisir leur armement. Lancée le 23 avril, elle doit prendre fin le 24 juillet.
La FFM a été créée en 1994 pour lutter principalement contre la criminalité transfrontalière, mais son mandat a ensuite été élargi pour inclure la lutte contre les jihadistes, dont les campagnes armées se sont étendues de leur base nigériane aux trois pays voisins.
L’alliance militaire régionale avait annoncé début juillet la mort de 70 jihadistes dans la zone du lac Tchad, à cheval entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, au cours d’une offensive militaire.
Le conflit jihadiste a démarré en 2009 dans le nord-est du Nigeria avec Boko Haram, puis avec l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), et a fait 40.000 morts et environ 2 millions de déplacés au Nigeria.
Avec AFP