De violents combats opposent l’armée congolaise et des milices locales au groupe armé M23, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), malgré la signature d’un accord de paix, a appris l’AFP lundi de sources sécuritaires et locales.
Depuis sa résurgence en 2021, le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, s’est emparé de vastes pans de territoires dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles, et des grandes villes de Goma en janvier et Bukavu en février.
Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principes à Doha le 19 juillet, où les deux parties ont réaffirmé « leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent », dans la foulée de la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda fin juin.
Ces engagements n’ont toutefois pas fait cesser les violences dans l’est, où les accrochages se poursuivent entre le M23 et des milices locales affiliées à Kinshasa.
Depuis vendredi, les combats ont gagné en intensité aux environs de la localité de Mulamba, dans la province du Sud-Kivu, où la ligne de front est relativement stable depuis le mois de mars.
Le M23 a repoussé des miliciens et des militaires des Forces armées congolaises (FARDC) présents dans la zone au terme d’affrontements à l’arme lourde et légère, selon des sources locales et sécuritaires.
Dimanche, des renforts ont été acheminés par l’armée congolaise et le M23 en direction de Mulamba, ont indiqué des sources locales et sécuritaires.
Les combats étaient encore en cours lundi aux alentours de Mulamba, localité située à environ 80km au sud-ouest de Bukavu, la capitale provinciale.
« Les deux forces utilisent des armes lourdes » et « des bombes sont tirées dans tous les sens sur Mulamba », s’est inquiété un habitant joint par l’AFP au téléphone lundi, sous couvert d’anonymat pour sa sécurité.
Les deux parties n’ont fourni aucun bilan des combats.
Dans un communiqué publié lundi, le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a accusé Kinshasa de mener des « manœuvres militaires offensives en vue d’un conflit à grande échelle ».
Plus de 2 millions de personnes ont fui les violences depuis janvier dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, selon un rapport du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) publié fin juillet.
Avec AFP