RDC : Félix Tshisekedi en « campagne » pour la reconnaissance du « génocide » des Congolais

RDC : Félix Tshisekedi en "campagne" pour la reconnaissance du "génocide" des Congolais. © Présidence de la RDC

Le président congolais Félix Tshisekedi a appelé samedi le parlement de la République démocratique du Congo (RDC) à adopter une résolution officielle sur la reconnaissance du « génocide » des Congolais commis dans l’est de la RDC.

Cette région riche en ressources naturelles, notamment en minerais, à la frontière du Rwanda est déchirée par les conflits depuis 30 ans. Les violences se sont intensifiées début 2025.

Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et les troupes rwandaises se sont emparés en janvier de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, puis de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, en février.

Les violences ont fait des milliers de morts, selon Kinshasa et l’ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.

Les massacres perpétrés en RDC « répondent aux critères définis par la convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide », a déclaré M. Tshisekedi lors de la commémoration du « Génocide pour des gains économiques (Genocost) », une journée célébrée depuis trois ans en RDC.

« J’appelle solennellement les deux Chambres du Parlement à examiner dans les meilleurs délais l’adoption d’une résolution officielle proclamant au nom de la nation, la reconnaissance de génocide commis sur notre sol », a-t-il dit.

Sur le plan diplomatique, M. Tshisekedi a promis de mener « une campagne offensive » auprès des Etats et des institutions internationales dès l’automne prochain.

« Résolu à faire triompher la vérité, j’ai engagé notre nation dans un plaidoyer de haut niveau pour la reconnaissance internationale du Genocost », a-t-il insisté.

Cette semaine, les représentants de la RDC et du Rwanda ont « paraphé » à Washington un « texte de principes du cadre d’intégration économique régional », une des exigences de l’accord de paix signé fin juin sous l’égide des Etats-Unis.

Cet accord de paix a fait suite à une longue série de trêves et de cessez-le-feu systématiquement rompus ces dernières années dans l’est de la RDC.

Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols en temps de guerre, l’opposant Denis Mukwege a accusé samedi les autorités à se livrer au « bradage des ressources » du pays, à travers un accord de paix « opaque ».

« Pour chercher à obtenir la paix, le régime de Kinshasa s’est engagé à travers les Accords de Washington et de Doha à légaliser le pillage de nos ressources et à légitimer l’occupation de nos agresseurs », a déclaré sur X, le célèbre gynécologue.

Avec AFP

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