À Sotuba, dans les quartiers de la cité Somapim, Can 2002 et Bel Air, un vieux conflit aussi discret que destructeur continue de pourrir le quotidien des riverains. Deux personnes cristallisent la colère des habitants : un influent opérateur économique et un entrepreneur. Leurs agissements ont peu à peu transformé la tranquillité des lieux en un véritable cauchemar urbain.
Un collecteur obstrué, un quartier sous l’eau
Le cœur du problème se situe au niveau du collecteur Molobalini, aujourd’hui obstrué. Il y a quelques jours, les habitants de Djelibougou, rejoints par ceux des cités voisines, ont tiré la sonnette d’alarme. Le collecteur, vital pour l’évacuation des eaux de pluie, a été remblayé, par l’opérateur et l’entrepreneur, selon les témoignages, détournant le cours des eaux pour construire une cité entière.
Ce détournement a provoqué des inondations récurrentes, notamment autour du cimetière de Sotuba. Privées de leur débouché naturel vers le fleuve Niger, les eaux de ruissellement inondent désormais plusieurs secteurs de la commune I, créant des zones critiques à chaque saison des pluies.
Un mur, une dalle, et des risques accrus pour les habitants
Les travaux des deux hommes ne s’arrêtent pas là. Un mur en béton a récemment été érigé pour protéger leur cité privée, redirigeant encore davantage les eaux vers l’unique voie d’accès à la cité Somapim. En période hivernale, cette route devient impraticable, submergée par ce qui s’apparente à un lac artificiel.
Pire encore, l’opérateur économique a fait poser une dalle en béton armé surélevée devant ses entrepôts, censée faciliter le passage de ses camions. Mais cette structure agit comme un barrage, retenant l’eau et aggravant les risques d’inondation pour les habitants alentour.
Une usine opaque et une voie publique occupée
Comme si cela ne suffisait pas, le même opérateur économique a récemment loué un entrepôt à un ressortissant chinois, pour y installer une usine. Faute d’espace, celui-ci empiète déjà sur la voie publique avec des structures métalliques, bloquant l’unique accès à la cité Somapim. À ce jour, les riverains ignorent totalement la nature de l’activité industrielle qui s’y prépare.
Habitants en colère, autorités absentes
À bout de patience, les populations ont multiplié les démarches auprès des autorités locales et nationales. Mais jusqu’ici, aucune mesure concrète n’a été prise. Leur dernier espoir repose désormais sur l’intervention des autorités de la transition, pour faire respecter les décisions réglementaires et restaurer l’ordre.
Il est grand temps que l’État fasse respecter les lois dans la commune I. Car au-delà des conflits d’intérêts privés, c’est la sécurité, la dignité et le droit fondamental à un cadre de vie décent qui sont menacés.
Manda Cissé