Procédure devant la CIJ : le Mali dénonce l’attitude de l’Algérie dans l’affaire du drone abattu

Le Premier ministre Abdoulaye Maïga. © Primature

Le gouvernement de la transition a informé l’opinion publique, dans un communiqué officiel, que la Cour internationale de Justice (CIJ) a notifié, le 19 septembre dernier, le refus de l’Algérie de reconnaître la compétence de la Cour dans le différend l’opposant au Mali. Cette procédure faisait suite à la destruction d’un drone de reconnaissance de l’armée malienne, survenue dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, par l’armée algérienne, alors que l’appareil effectuait une mission de surveillance sur le territoire national malien.

Fin de la procédure devant la CIJ

Conformément aux règles de fonctionnement de la CIJ, ce refus de l’Algérie met un terme immédiat à la procédure judiciaire engagée par le Mali. Le gouvernement de transition a exprimé sa profonde déception face à cette décision, soulignant qu’un pays réellement attaché à la légalité internationale aurait dû accepter de se soumettre à la juridiction de la Cour.

« Ce refus est une preuve manifeste du mépris de la junte algérienne pour la justice internationale et constitue un aveu clair de sa culpabilité », indique le communiqué. Selon Bamako, l’attitude d’Alger démontre non seulement un rejet des mécanismes de règlement pacifique des différends, mais également une volonté délibérée de dissimuler la vérité aux yeux de la communauté internationale.

Accusations de soutien au terrorisme

Le gouvernement malien estime que le refus de coopérer avec la CIJ conforte ses accusations selon lesquelles l’Algérie soutiendrait certains groupes armés terroristes opérant au Sahel.

« Au lieu d’apporter des réponses aux faits établis et documentés, la junte algérienne s’engage dans une stratégie de fuite en avant, multipliant invectives et diffamations pour masquer son soutien à des groupes extrémistes, y compris les chefs terroristes ciblés par le drone malien abattu », poursuit le communiqué.

Bamako affirme que cet incident illustre une ingérence répétée et « inacceptable » d’Alger dans les affaires intérieures du Mali, une ingérence qui, selon les autorités, alimente l’instabilité et la violence dans toute la région sahélienne.

Appel au dialogue et à la coopération régionale

Malgré la gravité des accusations, le gouvernement malien réitère son appel au régime algérien à « cesser toute ingérence » et à travailler de bonne foi pour la paix et la stabilité régionales.

« Le Mali demeure ouvert à une coopération sincère et constructive, fondée sur le respect mutuel, la sécurité collective et le développement durable », précise le communiqué.

Cette affaire marque une nouvelle étape dans les tensions diplomatiques entre Bamako et Alger, alors que la région du Sahel continue de faire face à une recrudescence des activités terroristes et à des défis sécuritaires majeurs.

MalikoNews

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