Point de presse : le gouvernement fait de la pédagogie, en expliquant les contenus des nouvelles taxes et contributions

Le Premier ministre Abdoulaye Maïga, lors du point de presse d'hier lundi 10 février 2025 © Primature

Ce lundi 10 février, s’est tenu à la Primature un point de presse conjoint du Premier ministre le général Abdoulaye Maïga et du ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.

Le Premier ministre, Abdoulaye Maïga a expliqué les motivations et les objectifs de la réforme du Code général des impôts décidée par le conseil des ministres du mercredi 5 février 2025, relative à la taxe sur l’accès aux réseaux de télécommunication, à la taxe sur les services et consommations, notamment les boissons alcoolisées, et à la contribution citoyenne à travers les recharges et les transactions de Mobile Money.

Assurer le financement des projets de l’État

Le ministre de l’économie et des finances, Alousséni Sanou, a présenté les trois textes adoptés en conseil des ministres visant à assurer le financement des projets de l’État. Le premier projet de texte porte sur la Taxe sur l’accès aux réseaux des télécommunications ouverts au public (Tartop), qui impose une contribution de 5% du chiffre d’affaires des sociétés de téléphonie.

Plus de 100 milliards de FCFA par an

Alousséni Sanou a donné avec pédagogie les détails techniques de l’application des nouvelles taxes qui vont, selon lui, générer plus de 100 milliards de FCFA, permettant le financement de projets prioritaires aux bénéfices des populations.

Pour l’argentier national, le texte prévoit une augmentation de la taxe sur l’accès au réseau des télécommunications ouvert au public (Tartop). Cette taxe portant sur l’impôt sur le chiffre d’affaire passe de 5 à 7%.

Le Mali restera dans la moyenne de la sous-région

Même avec cette hausse de la Tartop, a noté le ministre, le Mali restera dans la moyenne de la sous-région, étant entendu que le Burkina est à 10,5%, la Cote d’Ivoire est à 11,2%, le Bénin est 10% et le Niger est à 9%.

Contribution spéciale de solidarité (CSS)

Le deuxième texte défendu par le ministre aborde deux mesures fiscales mises en place pour soutenir l’économie malienne. La première mesure est la Contribution spéciale de solidarité (CSS), qui s’inspire de la Contribution générale de Solidarité (CGS) instaurée en 2018. Le ministre explique que cette taxe de 0,5% sur le chiffre d’affaires des entreprises a été créée en réponse à la crise économique. L’objectif de cette contribution est de permettre à l’État de collecter des fonds pour les redistribuer et aider les entreprises à se développer.

« On va augmenter les taxes sur les boissons alcoolisées »

Le ministre Sanou a également évoqué la hausse des taxes sur les boissons alcoolisées : « On va augmenter les taxes sur les boissons alcoolisées », a-t-il déclaré lors du point de presse, justifiant cette mesure par la nécessité pour le Mali de « se prendre en charge » et de renforcer sa souveraineté financière.

400 milliards de FCFA d’augmentation de salaires

Il a par ailleurs rappelé que l’État a récemment augmenté les salaires de 400 milliards de FCFA, ce qui nécessite de nouvelles sources de revenus.

L’augmentation des taxes sur l’alcool devrait permettre de compenser en partie l’arrêt de l’aide budgétaire et de financer les dépenses publiques. Cette mesure s’inscrit dans une politique plus large de mobilisation des ressources internes, afin de réduire la dépendance du Mali vis-à-vis de l’aide extérieure. La mesure vise également le double objectif de réguler la consommation d’alcool dans le pays tout en générant des revenus supplémentaires pour l’État.

Fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social

Le troisième texte concerne une contribution directe des populations appelée fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social. Ce fonds représente une initiative innovante pour impliquer directement les citoyens dans le financement des projets nationaux. Ainsi, le ministre Sanou expliquera que cette idée est née de la volonté exprimée par certains citoyens de contribuer financièrement aux efforts de l’État dans divers secteurs clés tels que la santé, l’éducation, les infrastructures routières, la défense… Cette mobilisation a permis au gouvernement de collecter à date environ deux milliards et demi de fcfa logés sur le compte de soutien à la Transition.

Pour Abdoulaye Maïga, il est temps de résoudre définitivement la crise énergétique

C’est dans ce droit fil qu’un fonds de contribution a été mis en place permettant à chaque citoyen de contribuer à hauteur de 10% sur les cartes de recharge et recharges téléphoniques, ainsi que 1% sur les transferts sur Mobile Money. Ces contributions visent à renforcer les capacités d’investissement du pays, en priorité le secteur de l’énergie, qui traverse une crise aiguë. Crise au sujet de laquelle le premier ministre a tenu à présenter les excuses du gouvernements aux populations, tout en les invitant à davantage de résilience. Pour Abdoulaye Maïga, il est temps de résoudre définitivement cette crise qui affecte le Mali et les populations et l’économie nationale.

Volonté du chef de l’État de redonner au Mali toute sa souveraineté et sa dignité.

Il a profité de l’occasion pour réitéré la volonté du chef de l’État, le général Assimi Goïta, de redonner au Mali toute sa souveraineté et sa dignité. Un engagement dont il a rappelé les résultats tangibles dans différents secteurs, avec des financements sur fonds propres.

Le chef du gouvernement a insisté sur l’importance du fonds de contribution de la population, pouvant être un levier important pour atténuer la crise énergétique.

Avec CCom Primature

 

Auteur/Autrice

Également : ,

Autres articles