Nouvelle vague de chaleur au Maroc, 21 morts en 24 heures

Des palmiers morts dans l'oasis de Skoura, une oasis rurale carrés à l'est de Marrakech atteinte par la sécheresse, le 27 janvier 2020. © AFP

Vingt-et-une personnes sont décédées en 24 heures dans l’agglomération de Beni Mellal, dans le centre du Maroc, à cause d’une nouvelle vague de chaleur ayant frappé le pays, en proie à sa sixième année consécutive de sécheresse, a indiqué jeudi le ministère de la Santé. La Direction générale de la météorologie (DGM) avait annoncé une forte vague de chaleur de lundi à mercredi dans plusieurs localités, avec des températures pouvant atteindre jusqu’à 48°C, notamment à Beni Mellal.

Dans cette ville située à plus de 200 km au sud-est de Casablanca, où le thermomètre affiche encore environ 43 degrés jeudi, 21 personnes sont décédées mercredi, selon le ministère de la Santé.

« La majorité des décès concerne des personnes souffrant de maladies chroniques et des personnes âgées, les températures élevées ayant contribué à la détérioration de leur état de santé et conduit à leur décès », a précisé dans un communiqué la direction régionale de Santé.

Le ministère de la Santé a annoncé des mesures pour contrer les effets de la chaleur, instaurant notamment « des permanences au sein des établissements de santé dans les régions concernées par la hausse des températures », en plus de la mobilisation des professionnels de la santé et de « la mise à disposition des médicaments et du matériel hospitalier ».

Le ministère n’était pas en mesure d’indiquer dans l’immédiat s’il s’agissait du bilan le plus lourd enregistré après une vague de chaleur dans le pays.

D’après les prévisions météorologiques, les températures devraient baisser dans les jours à venir. A Marrakech (sud), où elles atteignent 45 degrés jeudi, elles devraient perdre 10 degrés dimanche, selon la DGM.

– Impact économique –

Le Maroc avait déjà enregistré des records de chaleur cet hiver, avec le mois de janvier le plus chaud recensé dans le royaume depuis 1940 (près de 37°C par endroits), d’après la DGM.

Le réseau européen Copernicus avait prévu que les records quotidiens seraient dépassés cet été dans l’hémisphère nord et que la planète endurerait une période particulièrement longue de fortes chaleurs dues au changement climatique.

Le changement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus longs, plus forts et plus fréquents comme des vagues de chaleur et des inondations.

Au Maroc, la hausse des températures menace aussi les réserves des barrages. L’évaporation de l’eau a atteint « un million et demi de mètres cubes par jour », a déclaré fin juin le ministre de l’Eau, Nizar Baraka.

La sécheresse a en outre déjà des effets sur le secteur agricole, essentiel à l’économie nationale puisqu’il emploie un tiers de la population et représente 14% des exportations, plus rémunératrices que le marché local.

Le Haut commissariat au plan (HCP) a noté en mai que « la situation du marché de travail continue de subir l’effet de la sécheresse » et rapporté que le taux de chômage était passé de 12,9% à 13,7% au premier trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023.

Quelque 159.000 postes dans le secteur agricole ont disparu sur cette période, portant le nombre total des personnes sans emploi à plus de 1,6 million dans le pays, qui compte 37 millions d’habitants.

Le record national de température maximale a été enregistré en août 2023 à Agadir (sud) avec 50,4°C.

A l’échelle mondiale, le lundi 22 juillet a été la journée la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés en 1940, a indiqué mercredi Copernicus, battant un record établi la veille.

Avec AFP

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