La région de Zinder, située dans le centre-est, est l’une des plus touchées par l’intense saison des pluies qui s’abat depuis juin sur le Niger, immense pays désertique et affecté par le changement climatique.
Des images de la chute progressive de l’édifice, jusqu’à son effondrement total dans le quartier Birni de Zinder, ville qui abrite le sultanat de la région, ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux.
Construite au milieu du 19ème siècle, cette mosquée était hautement symbolique pour les habitants de Zinder, deuxième ville du pays.
« Pendant des centaines d’années, les fidèles sont venus parfois de très loin pour y prier chaque vendredi et à l’occasion des fêtes musulmanes », raconte El Hadj Mansour Kakalé, un chef religieux local.
Bâtie en banco – un mélange de terre et de paille – elle figure sur la liste des mosquées les plus visitées du pays après celle d’Agadez (nord) construite en 1515 et classée au patrimoine mondial de l’Unesco, d’après le ministère nigérien du Tourisme qui l’a récemment restaurée.
« On nous a signalé des fissures à certains endroits, mais on ne pouvait pas intervenir avec les pluies », a expliqué mardi soir un responsable local du ministère à la télévision.
En moins de trois mois, dans tout le Niger, les inondations liées à la saison des pluies ont fait 217 morts, 200 blessés et plus de 350.000 sinistrés, selon un bilan publié le 22 août par le gouvernement, le dernier disponible.
Dans la ville de Maradi, capitale de la région du même nom et voisine de Zinder, quinze personnes sont mortes en une journée la semaine passée à la suite de pluies torrentielles.
Pendant la saison des pluies, qui dure de juin à septembre, le Niger fait face depuis quelques années à des inondations récurrentes, y compris dans les zones très désertiques du nord où d’importants dégâts ont été enregistrés encore cette année.
Un paradoxe dans cet Etat très sec où les mauvaises récoltes sont habituellement dues à la sécheresse.
Avec AFP