« On sait quel est le groupe qui a la paternité de l’acte (qu’il a d’ailleurs) revendiqué », a expliqué Ousmane Baydo, le procureur de la République près du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme de Zinder qui a ouvert une enquête.
Lundi, le Front patriotique de libération (FPL), un mouvement rebelle luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’Etat en juillet et détenu depuis, avait revendiqué une attaque ayant mis « hors d’usage », « un important tronçon » de l’oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin.
Le FPL a été créé en août 2023 après le renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires le 26 juillet, qui le détiennent.
Son leader, Mahamoud Sallah avait alors déclaré avoir pris les armes pour demander « la libération » du président déchu et avait menacé « de faire sauter des installations » notamment « pétrolières ».
« Cet acte de sabotage et de vandalisme » a « endommagé le pipeline » et entrainé une fuite du brut, a affirmé Télé Sahel, qui a montré les images d’une marée noire s’étirant « sur plus de 370 mètres » en pleine brousse.
Sur ces images, on y voit de nombreux cadavres d’oiseaux et une importante superficie de la végétation ensevelie par la marée noire.
L’oléoduc est également menacé par d’autres violences: 6 soldats nigériens chargés de le surveiller ont été tués dans une attaque, le 12 juin.
Long de près de 2.000 km, il doit acheminer le pétrole de l’Agadem (nord-est nigérien) vers le port de Sèmè-Kpodji au Bénin.
Ce pétrole est essentiel pour les économies des deux pays, qui travaillent avec la China National Petroleum Corporation (CNPC) – société pétrolière appartenant à l’Etat chinois – et l’entreprise chinoise Wapco.
Mais cet oléoduc est par ailleurs au coeur d’une brouille diplomatique entre le Niger et le Bénin, dont les relations sont particulièrement tendues depuis le coup d’Etat.
Avec AFP