Niger-Bénin : le président Tiani favorable à un retour à la normale entre les deux voisins, après la médiation des anciens chefs d’Etats béninois

Niger-Bénin : le président Tiani favorable à un retour à la normale entre les deux voisins, après la médiation des anciens chefs d’Etats béninois. © CNSP

C’est du moins ce qu’a annoncé un article de l’Agence nigérienne de presse, le 02 juillet. Le président Abdourahamane Tiani après son entretien avec les anciens présidents de la république du Bénin, pour trouver une solution à la tension existante entre le Niger et le Bénin, a accepté la doléance de ses visiteurs. La mise en place d’une commission tripartite est même annoncée en vue d’un retour à la normale.

Les anciens présidents du Bénin, Nicéphore Soglo et Boni Yayi étaient en mission de médiation au Niger, fin juin, en vue de trouver une solution à la tension entre le  Niger et le Bénin. Les deux ex-chefs d’Etat ont été reçus en audience par le président nigérien, le général Abdourahamane Tiani. Ils ont fait un tour d’horizon de la situation qui prévaut entre les deux voisins ouest-africains.

Selon l’Agence nigérienne de presse, «[…] les présidents Nicéphore Soglo et Dr Boni Yayi ont plaidé pour un retour rapide à la normale des relations fraternelles et séculaires entre les deux pays.» Avant de souligner qu’en « véritables ambassadeurs de la paix et du raffermissement de la fraternité entre les deux peuples, les deux anciens présidents du Bénin ont particulièrement insisté sur la nécessité d’un dialogue constructif entre les autorités béninoises et nigériennes afin d’aplanir les divergences apparues depuis le 30 juillet 2023 entre les deux pays.»

« Prenant en compte les seuls intérêts fondamentaux des deux peuples frères, ils ont ainsi préconisé de suivre les traces de nos devanciers, les pères fondateurs et de travailler sans relâche à la coprospérité », a rapporté l’ANP.

A son tour, le président Tiani, après avoir salué cette initiative de ses «aînés», a rappelé «l’excellence des relations séculaires qui ont toujours existé entre les deux peuples.» Avant de préciser que «les intérêts de nos deux pays sont au-dessus de toutes considérations particulières.»

Le patron du CNSP a notamment déploré « la dégradation des relations entre les deux Etats du fait des menaces réelles sur la sécurité nationale du Niger, à cause de la présence des forces étrangères hostiles le long de notre frontière commune » Communiquant à ses hôtes «des renseignements précis et documentés.»

En outre, le chef d’Etat nigérien a accepté, lors de l’entretien, « le principe de la mise en place d’une commission tripartite en vue d’un retour à la normale de rapports garantissant notre sécurité commune et débouchant sur la reprise effective de nos échanges socio-économiques dans un climat politique apaisé »

Cette commission tripartite comprendra, des représentants du gouvernement béninois, des représentants du gouvernement nigérien et les deux anciens présidents de la république du Bénin.

Tension nigéro-béninoise

Depuis le renversement du président Mohamed Bazoum en juillet 2023, les relations entre les deux voisins ouest-africains se sont détériorées. Les autorités béninoises avaient appliqué la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en fermant leur frontière avec le Niger. Quand l’organisation régionale avait décidé de lever ses sanctions contre le Niger, les autorités nigériennes ont à leur tour, refusé de rouvrir leur frontière avec le Bénin, accusant ce pays d’abriter des bases militaires françaises. Nonobstant le démenti des autorités béninoises, Niamey n’a pas changé de position.

Les choses se sont empirées, le 6 juin dernier, quand Niamey avait arrêté l’envoi de son pétrole à Porto-Novo, en raison de protestation contre l’arrestation, la veille par la police béninoise, de ses cinq représentants qui assistaient au chargement du pétrole brut sur un navire au port de Sèmè-Kpodji. Alors que le Niger avait commencé, en avril, à exporter son pétrole brut par le Bénin à travers un pipeline de plus de deux mille kilomètres reliant le site pétrolier d’Agadem et le port béninois de Sèmè-Kpodji.

En raison de cette tension, Niamey envisageait d’ailleurs utiliser le système de transport des hydrocarbures par le pipeline du Tchad.

Mohamed Camara / Malikonews.com

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