Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, ce 18 novembre, consacrée à la « Consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest » et à la relance de la coopération régionale contre le terrorisme, la Russie a exprimé une vive inquiétude face à l’évolution de la situation dans la région saharo-sahélienne.
Intervenant au nom de Moscou, la Représentante permanente adjointe du pays, Anna Evstigneeva, a décrit un contexte sécuritaire en nette détérioration, marqué selon elle par l’expansion de groupes armés et par l’ingérence de « certains acteurs extérieurs » poursuivant leurs propres intérêts géopolitiques et économiques, au détriment des populations locales.
Un changement de tactique des groupes terroristes
Mme Evstigneeva a notamment évoqué les récentes actions du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui aurait tenté, ces dernières semaines, d’imposer un blocus énergétique à plusieurs localités maliennes. Ce type d’opération témoignerait, selon elle, de l’évolution des méthodes des organisations terroristes, lesquelles bénéficieraient « d’un appui extérieur » incluant armements et technologies avancées.
La diplomate a également dénoncé les violences commises contre les civils, citant l’exécution publique de la blogueuse malienne Mariam Cissé, connue pour son soutien aux forces armées nationales. Un acte qualifié de « particulièrement choquant » par la représentante russe.
Pressions informationnelles et déstabilisation
Au-delà du terrain militaire, Moscou assure que les pays sahéliens sont confrontés à une « vaste campagne d’information » orchestrée depuis l’étranger et destinée à affaiblir les gouvernements de la région. Selon la Russie, ces actions médiatiques contribueraient à accentuer la fragilité des États confrontés à une menace terroriste croissante.
L’AES présentée comme un rempart régional
Dans ce contexte, Mme Evstigneeva a salué la coopération accrue entre les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), estimant qu’ils poursuivent des efforts « importants et coordonnés » pour contenir l’expansion des groupes armés.
Elle a toutefois insisté sur la nécessité d’un soutien international « réel », exempt de « doubles standards », pour permettre à ces États de faire face durablement aux menaces sécuritaires.
La responsabilité imputée à l’intervention occidentale en Libye
Reprenant une position régulièrement défendue par Moscou, la diplomate a estimé que la crise actuelle au Sahel trouve ses origines dans « l’intervention destructrice de l’Occident en Libye en 2011 », qu’elle considère comme le principal facteur de déstabilisation régionale.
Moscou promet de poursuivre son soutien
Mme Evstigneeva a réaffirmé l’engagement de la Russie auprès des pays africains dans leur lutte contre le terrorisme, soulignant une coopération fondée sur « le respect et l’égalité ».
Elle a également promis que Moscou continuerait à renforcer les capacités militaires et sécuritaires des États de l’AES, notamment par des programmes de formation.
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