Mali : remise du rapport 2022 de l’Oclei au président de la transition 

Le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite – Oclei, Moumouni Guindo a officiellement remis, ce 28 novembre, au président de la transition, le Colonel Assimi Goita, le rapport 2022 de sa structure sur la corruption, l’impunité et l’enrichissement illicite. Un rapport dit innovant et qui met en avant des réalisations effectuées par cet organe luttant contre la corruption et tous ses corollaires au Mali. 

La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite sont des défis à relever pour presque tous les gouvernements africains, compte tenu des conséquences que ceux-ci peuvent engendrer sur le développement d’un pays. Aujourd’hui, tout comme des décennies en arrière, cette lutte occupait une place prioritaire pour les gouvernements maliens. C’est dans ce cadre que les autorités ont pensé créer un organe spécial pour l’éradication de la corruption au Mali. Ainsi, en vertu de l’ordonnance n°2015-032/P-RM du 23 septembre 2015 portant création de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, celui-ci adresse, annuellement un rapport au président de la République.

Présentation du rapport 2022

Le rapport 2022 a été présenté par le patron de la structure, au président de la transition. Moumouni Guindo a notamment mis en avant les innovations de ce rapport.  “Un document qui est accompagné de deux études et d’un rapport d’analyse. La première étude examine les techniques d’enrichissement illicite dans l’administration publique au Mali, la deuxième se penche sur la stratégie d’implication des différents secteurs publics dans la prévention et la lutte contre l’enrichissement illicite. Le rapport d’analyse sur les subventions accordées par l’État aux établissements privés d’enseignement secondaire général, technique et professionnel de 2017 à 2022”, estime-t-il.

M. Guindo a également rappelé les réalisations majeures de l’Oclei dans la lutte contre l’enrichissement illicite au Mali avec trois résultats significatif: “l’inscription de cette lutte dans la Constitution de juillet 2023, l’élaboration de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, et la création de l’Agence de Recouvrement et de Gestion des Avoirs saisis ou confisqués (ARGASC)”.

En 2022, l’Oclei a organisé 23 activités de sensibilisation à travers le pays, ce qui a directement touché “2063 personnes de toutes les classes sociales”. Concernant ses activités sur le volet répression, le président de l’Oclei a indiqué dans son intervention, qu’entre 2019 à 2022, “23 dossiers, totalisant plus de 23 milliards de F CFA ont été transmis à la justice, conduisant à la saisie de 503 biens immobiliers, d’une valeur de plus de 20 milliards de F CFA”.

Au 31 décembre 2022, 2842 déclarations de biens ont été enregistrées”, affirme-t-il, tout en déplorant la baisse des demandes de déclaration au niveau de la Cour suprême. En dépit de ce constat, il s’est réjoui des partenariats noués avec diverses structures, y compris au niveau régional en 2022.

Le chef de l’État, le Colonel Assimi Goita, a pour sa part, salué les efforts de l’Oclei dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite au Mali, tout en soulignant les conséquences que ces derniers peuvent engendrer sur la bonne gouvernance et le développement national. Il a notamment reconnu les défis auxquels l’Oclei est confronté, et a appelé à “une rupture dans la gouvernance par une lutte sans complaisance contre l’impunité, la corruption, et l’enrichissement illicite en République du Mali”.

Mohamed Camara / Malikonews.com

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