L’ancien Premier ministre malien, Choguel Maïga, incarcéré depuis août 2025, a comparu le mardi 2 décembre pour la première fois devant la Chambre d’instruction de la Cour suprême. Cette étape marque un tournant majeur dans une affaire sensible portant sur des accusations de malversations financières et d’atteinte aux biens publics, estimées à plusieurs milliards de francs CFA.
Au cœur du dossier figure la gestion de la Primature entre 2021 et 2024, période durant laquelle un montant de 1,731 milliard de FCFA de dépenses non justifiées est reproché à l’ancien chef du gouvernement. Les enquêteurs cherchent à déterminer l’origine et la légitimité de ces dépenses, ainsi que les mécanismes par lesquels elles auraient été engagées.
Les chefs d’accusation retenus sont particulièrement lourds : faux et usage de faux, blanchiment d’argent et atteinte aux biens publics.
L’audition d’hier, tenue à huis clos selon plusieurs sources judiciaires, devrait ouvrir une série de confrontations et de vérifications qui détermineront la suite de la procédure. Au-delà du sort judiciaire de Choguel Maïga, cette affaire est largement perçue comme un test pour l’efficacité de la justice malienne dans sa lutte contre les crimes économiques.
La Cour suprême devra désormais décider de la poursuite ou non de l’instruction, tandis que les avocats de la défense continuent d’affirmer l’innocence de leur client et dénoncent ce qu’ils qualifient de « dossier politique ». Les prochains jours pourraient ainsi s’avérer décisifs dans une affaire suivie de près par l’opinion publique.



